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Friday, 11 November 2016

Contre la terreur et la guerre faisons de la COP21 un succès


Passé le moment d'effroi, que faire dans de telles circonstances si ce n'est aller de l'avant ? Alourdi par le deuil, peut-être un peu tremblant, mais ni arrêté, ni ralenti, ni détourné de nos objectifs.

Alors voilà... Dans tout juste deux semaines s'ouvrira à Paris la 21e conférence de l'ONU sur le climat. Il ne nous reste que quelques jours pour en faire succès, et quelle meilleure réponse pourrions nous apporter à la barbarie que l'image d'une communauté internationale réunie et solidaire pour faire face aux défis qui l'assaillent ?


La COP21 aura lieu malgré tout


L'annulation ou le report de ce rendez-vous aurait été dramatique. Sans même parler du signal que ce renoncement enverrait à nos agresseurs ou des enjeux de la conférence, c'est une machinerie trop imposante pour être arrêtée à deux semaines de l'ouverture : des années de négociations avec un mandat qui prévoit l'adoption d'un accord avant fin 2015, des centaines d'évènements d'ores-et-déjà prévus, des dizaines de milliers de personnes en route pour Paris...
Pour la même raison, je ne crois pas beaucoup à l'idée de limiter la COP aux seules négociations. Même si il faut déjà réfléchir à de nouvelles formes de mobilisations, même si certains événements vont vraisemblablement être annulés, notamment la marche pour le climat du 29 novembre à Paris où 300.000 personnes étaient attendues ou les concerts dans l'espace public, je pense que la majorité des salons, débats, expositions, etc. se tiendront comme prévus.

L'ambiance de la conférence sera cependant bouleversée. On peut imaginer que le drame de vendredi va conférer à la COP21 une solennité particulière et remettre la diplomatie au premier plan au détriment des autres acteurs notamment des ONG. La Conférence de Paris ne sera pas la fête populaire qu'elle aurait pu être mais au fond, c'est ça la réalité d'une COP : une négociation internationale austère avec des enjeux immenses.


Parler de terrorisme plutôt que de climat ? Pourquoi pas les deux.


Bien sur, les discussions risquent d'être polluées. Il n'a pas fallu attendre bien longtemps avant d'entendre  par quelques individus s'offusquer que l'on réunisse les dirigeants de la planète pour discuter du changement climatique plutôt que pour agir face à la menace immédiate du terrorisme :

Mais est-ce réellement incompatible ? La question de la sécurité a toute sa place dans une conférence sur le climat car une chose est certaine : nos émissions de gaz à effet de serre nous préparent un monde dans lequel les grandes sécheresses sont plus fréquentes, les rendements de l'agriculture baissent et la montée du niveau des mers déplace des millions de personnes... Dans beaucoup d'endroits, le siècle qui vient sera sans doute plus instable et plus violent que le précédent.

Quelques cyniques diront peut-être que les habitants de pays les plus pauvres et les plus fragiles sont les premiers concernés et que nous, pays développés, avons les moyens de nous adapter et de préserver nos conditions de vie. Ça n'a rien d'évident : souvenez de Katrina et comment même la première puissance mondiale a pu être déstabilisée par un phénomène climatique. De plus les attaques de vendredi nous rappellent qu'il serait naïf de penser que l'on pourra tenir à distance la violence dans un monde en chaos.
Ce n'est certainement pas un hasard si, aux États-Unis, le Pentagone tire la sonnette d'alarme depuis des années face à l'inertie des politiques !


Le Moyen-Orient, avant-goût du réchauffement climatique


Le Moyen Orient, d'où sont venus les attaques de vendredi, est justement un laboratoire grandeur nature du monde qui pourrait naître d'un réchauffement incontrôlé. Le Croissant Fertile a toujours connu des périodes de sécheresse mais elles sont devenues plus sévères et plus longues avec le changement climatique. Entre 2007 et 2010, la Syrie a connu la plus grave sécheresse jamais enregistré dans le pays. Résultat : 1.5 millions de syriens ont été déplacés, généralement des habitants des campagnes qui sont venus s'entasser en ville dans l'espoir de survivre à la perte de leurs récoltes et de leurs troupeaux.
Combiné à d'autres facteurs économique, politiques et sociaux, ce choc démographique a conduit au soulèvement de Daraa en 2011 et, de fil en aiguille, à la guerre civile et à la montée en puissance de Daech. Il ne s'agit pas là de spéculations mais d'un lien établi par plusieurs études publiées récemment dans des revues scientifiques (notamment celle-ci ou celle-ci).

Autre point commun entre la destabilisation du Moyen Orient et le changement climatique : notre dépendance aux énergies fossiles. Daech tire des centaines de millions de dollars du trafic de pétrole, un pétrole qui après un long chemin en contrebande atterrit... dans nos réservoirs. Directement ou indirectement (via les pays pétroliers du Golfe qui les financent), les groupes terroristes du Moyen-Orient s'enrochisse de notre dépendance aux énergies fossiles.


Plus résolus que jamais !


Évidemment, il ne s'agit pas de dire que le changement climatique est responsable des attaques de vendredi mais prenons cette occasion pour rappeler deux vérités élémentaires :
  1. Le changement climatique n'est pas une menace lointaine et incertaine, c'est un phénomène en cours qui fait déjà des victimes.
  2. Limiter l'ampleur du changement climatique ce n'est pas faire plaisir aux arbres et aux petits oiseaux mais tenter de nous protéger, nous et nos sociétés, d'un choc d'une ampleur sans précédent.
C'est pour ces raisons, et maintenant plus que jamais, que nous devons faire de la conférence de Paris un succès.

Publié le 16 novembre 2015 par Thibault Laconde



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Sunday, 30 October 2016

COP19 de Varsovie que peut on attendre de la conférence sur le climat de novembre


Energie et developpement - logo de la COP19, conférence climatique 2013 de Varsovie
Varsovie accueillera du 11 au 22 novembre la 19e Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, alias COP19. Une conférence climatique de plus ? Déclarations d'intention enthousiastes, marathon de négociations et résultats décevant, le scénario semble bien connu et la COP18 de Doha l'année dernière n'a pas fait exception. Pourtant,  la conférence de Varsovie se situe à un moment crucial et marquera peut-être une inflexion dans les négociations internationales sur le climat...

Reprendrez-vous encore quelques catastrophes climatiques ?


L'année écoulée a été marquée par l'enchaînement de catastrophes : l’ouragan Sandy qui a submergé New York et coûté 35 milliards de dollars en octobre 2012, une mousson catastrophique dans l’État d'Uttarakhand en Inde qui a fait au moins 6000 morts, une grave sécheresse dans le Midwest américain même si le scénario est récurent depuis quelques années, des inondations en Europe Centrale, récurrentes elles aussi, et dont le coût est estimé cette année à 12 milliards d'euros...

L'année dernière, j’écrivais au sujet de Doha qu'il fallait "trouver un accord ou entrer dans un monde dangereux". C'est manifestement chose faite.
Même avec l'incroyable capacité d'aveuglement dont certains ont fait preuve jusqu'ici, il devient impossible de nier que quelque chose est en train de se passer. Et, même si les victimes se trouvent pour la plupart en Asie et en Afrique, ce quelque chose coûte très cher aux pays industrialisés et particulièrement aux États-Unis.

Est-ce que ce sera suffisant pour changer les rôles lors des négociations à Varsovie ? Rien n'est moins sur : l'année dernière à Doha les États-Unis ont fait partie des opposants les plus farouches à un mécanisme de solidarité internationale pour faire face aux conséquences du changement climatique.

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Tuesday, 18 October 2016

Calculer la consommation dénergie dune installation électrique


La première étape pour concevoir une installation solaire ou un système anti-délestage est de savoir combien de combien d'électricité vous avez besoin.
En effet l'électricité va être stockée dans des batteries et il faut  nous assurer que la capacité de stockage est suffisante pour alimenter l'installation pendant la période voulue. Pour cela il faut calculer votre consommation d'énergie (en Watt-heure)
Pour en savoir plus, voir l'article puissance et énergie en électricité.

Voici une méthode simple pour calculer cette consommation d'énergie.
Pour illustrer cette méthode, nous allons utiliser le cas suivant :
Nous voulons créer une installation solaire alimentant une maison. Cette maison a 2 chambres et un salon. Elle est équipée avec un réfrigérateur et une télévision. On estime que la télévision et la lumière du salon seront allumées 2 heures par jour, la lumière des chambres sera elle allumée une heure par jour. Par ailleurs, il est probable que les habitant utiliserons aussi l'électricité produite pour recharger leurs téléphones.
Pour commencer, il faut lister tous les appareils électriques à alimenter : ampoules, réfrigérateur, télévision, chauffe-eau électrique, ventilateurs, climatisation, ordinateurs...
Dans notre exemple :


Pour chaque appareil, on détermine ensuite la puissance moyenne nécessaire pour l'alimenter. Pour connaitre la puissance de vos appareils, deux possibilités :
  •   Soit vous possédez déjà l'appareil et vous pouvez chercher cette valeur sur la notice ou le manuel utilisateur,
  •   Soit vous n'avez pas encore acheté l'appareil et il faut vous renseigner auprès du vendeur (dans ce cas, investissez dans un appareil peu gourmand en électricité, même s'il est plus cher vous économiserez largement plus lors de l'achat de vos batteries).
Vous pouvez également vous reporter à ce tableau des puissances des appareils électriques les plus courants.
 
Complétez votre tableau avec ces puissances :




     

On compte alors le nombre d'appareil de chaque type. Si un même appareil est présent plusieurs fois mais utilisé différemment, le plus simple et de rajouter une ligne dans le tableau (comme nous l'avons fait pour les lampes du salon et de la chambre dont les durées d'utilisation sont différentes).
Pour chaque appareil, il faut évaluer la durée pendant laquelle vous voulez que vos batteries puisse l'alimenter. Dans notre exemple, on veut pouvoir alimenter l'installation pendant 24h, on prend donc la durée quotidienne d'utilisation de chaque appareil :


!
A moins que vous pensiez à débrancher systématiquement les appareils qui ne sont pas en fonctionnement ou que vous utilisiez un dispositif coupe-veille, n'oubliez pas de tenir compte de la consommation, faible mais continue, des appareils en veille : Une télévision en veille consomme 5W environ, soit sur une journée 5W x 24h = 120Wh. Autant qu'une ampoule moyenne pendant 3 heures !
 
Il faut maintenant à calculer la consommation d'énergie quotidienne de chaque appareil. Pour cela multipliez tous les chiffres de chaque ligne :


Il ne vous reste plus qu'à additionner pour trouver l'énergie consommée par votre installation en une journée. Dans notre cas :
80 + 80 + 3600 + 160 + 10 = 3930Wh = 3,93kWh
 
Notre installation doit donc être en mesure de fournir environ 4 kilowatts-heures par jour.

!
Ce chiffre va avoir une influence directe sur le nombre de batterie que vous devrez acheter. Or les batteries sont chères et doivent être remplacées directement... Il est presque toujours intéressant financièrement d'investir dans des appareils électriques de bonne qualité ayant de faible consommation d'énergie. Pensez par exemple à choisir un réfrigérateur dont le volume est adapté à vos besoins.
 
Vous avez encore des questions ? Quelque chose n'est pas clair ? Dites le dans les commentaires et faites progresser cet article.
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Saturday, 3 September 2016

2016 année écologique La réponse vue par 5 blogueurs


Que nous réserve la nouvelle année dans le domaine de l'écologie et du développement durable ? Après un an largement placé sous le signe du climat, quel seront les sujets qui feront l'actualité en 2016 ?
Comme début 2014 et 2015, j'ai invité quelques blogueurs à plancher sur le sujet et à partager l'événement ou la tendance qui va, selon eux marquer, marquer cette année.

Comme chaque année, j'ai choisi des invités qui interviennent sur des sujets proches mais avec des angles et des styles très différents. A l'arrivée, il reste quand même un pont commun... Tous appellent à l'action !




"Des aménagements urbains mieux partagés en faveur des piétons et vélos." - Adrien Saumier




En 2016, l'année qui suit l'accord de Paris et l'engagement constant et renouvelé des villes pour lutter contre les dérèglements climatiques, les aménagements et mesures en faveur des déplacements doux, en particulier le vélo, monteront en puissance.
Pendant des décennies, les villes ont cherché à s'adapter avant tout à la voiture, élargissant les chaussées, poussant les piétons sur les rebords, chassant les vélos des rues. En France, Paris n'a échappé au pire que grâce au choc pétrolier, puisque étaient prévus la couverture totale du Canal Saint-Martin par une voie rapide, le doublement des voies sur berges, etc.
Depuis une petite vingtaine d'années le phénomène s'inverse et les villes aménagent des espaces dédiés aux circulations douces. Mais il semble que l'on passe de la logique de sanctuaires piétons (le centre-ville historique ou un espace commercial) à une logique globale de partage plus juste de l'espace urbain.
Ces nouveaux aménagements ne vont pas sans débats ou oppositions parfois virulentes. Les mauvaises habitudes de déplacements et l'étalement urbain rendent difficiles la nécessaire disparition des véhicules motorisés individuels en ville, et plus généralement dans les métropoles. Mais le mouvement est en marche : aujourd'hui, New York piétonnise Time Square, Los Angeles lance le plan Mobility 2035, Paris passe la majorité de ses rues à la limite de 30 km/h. Sans parler des centaines de villes moyennes dans le monde, y compris dans les pays dits en développement comme Sao Paulo ou Mexico, qui empruntent le même chemin que Copenhague et Amsterdam...


"In 2016, let's change the world !" - Fiamma Luzzati




"Le digital va imposer la concertation à grande échelle entre entreprise et parties prenantes." - Pierre-Yves Sanchis




2016 va connaître des bouleversements importants dans la manière dont les entreprises appréhendent la RSE et le Développement Durable, et ce, grâce au digital. En effet, les années précédentes ont permis aux entreprises de comprendre, parfois à leurs dépens, que le digital était la pierre angulaire de leur réputation. Elles ont aussi identifié, preuves et études à l’appui, que la perception de leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises comptait pour plus de 45% de leur réputation (Burson Marsteller, 2015).
2016 va plus que jamais amener les entreprises à reprendre en main leur communication grâce aux démarches RSE initiées, encore trop peu expliquées et vulgarisées auprès de leurs salariés, consommateurs, ONG, médias, institutions… Grâce au digital, certaines entreprises initieront d’ailleurs une écoute et un dialogue plus rapprochés avec leurs parties prenantes, afin d’identifier de nouvelles pistes de progrès et de s’assurer que la perception de leur performance RSE est bien alignée avec leur démarche.


"Vers une consommation différente et plus engagée..." - Aurélie Lombard



2016 sera ce que nous en ferons, alors plutôt qu'une tendance je vous donne une to-do-list où piocher des idées de consommation différente et/ou plus engagée.
Pour moi, consommer (ou même ne pas consommer d'ailleurs) est un acte politique fort, souvent méconnu et trop souvent sous-utilisé. Vous pouvez choisir entre la consommation collaborative (via les échanges, dons, partages dans les recycleries ou ressourceries et autres communautés : Sharevoisins, la Machine du Voisin...), la débrouille ( le « do it yourself » DIY, les repaircafés et maisons du vélo...) ou faire la part belle à l'Economie Sociale et Solidaire qui emploie 12,7% des salariés du privé et offre des services dans tous les secteurs.
Il est également possible de passer à une consommation alimentaire saine et bio à prix correct, tout en mangeant moins de viande et plus équilibré et en soutenant l'agriculture paysanne - sans oublier que manger bio, c'est lutter contre les OGM... Pour cela, vous pouvez passer par les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (ou AMAP) ou les Jardins de Cocagne - qui ajoutent un volet insertion en plus.
Pour sauter un autre pas encore, un acte fort serait de quitter sa banque pour la NEF ou le Crédit Coopératif, qui investissent l'épargne dans des projets éthiques, solidaires et/ou écologiques ou de quitter EDF pour Enercoop (fournisseur d'énergie 100% renouvelable).
Alors, faites votre choix et à vous de jouer !



"L'heure est à l'engagement, à la traduction des paroles en actes." - Thibault Laconde



Comme d'habitude, je termine sur mon propre avis. Je crois que personne ne niera qu'en 2015 beaucoup de choses se sont mises en mouvement : la COP21 a ouvert la voie vers une nouvelle gestion internationale du climat et peut-être plus largement des biens communs mondiaux, le scandale Volkswagen nous a interrogé sur notre responsabilité de consommateur et notre confiance dans le savoir-faire technique pour répondre aux problèmes environnementaux, la chute du cours du pétrole montre à quel point nous sommes loin de maitriser l'économie de l'énergie... Je pourrais continuer longtemps cette liste.
Le monde est en train de changer, nous le sentons au moins confusément - et pas seulement dans le domaine de l'écologie ! Ces changements peuvent nous paralyser (comment agir lorsqu'on ne sait pas de quoi demain sera fait ?), ils doivent au contraire nous pousser à aller de l'avant : L'histoire nous enseigne justement que dans ces moments, demain est fait par ceux qui prennent l'initiative...
Or 2016 sera une année électorale ou pré-électorale dans de nombreux pays : aux États-Unis, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Russie... Ajoutons que, même sans élections, la Chine et le Brésil semblent avoir devant de sérieux changement politiques.
Les crises que nous traversons peuvent être l'occasion de réinventer notre monde si nous passons à l'action dès maintenant. Mais entendons-nous bien : il ne s'agit pas de ressasser encore et encore discours, théories et belles intentions, il nous faut mettre les mains dans le cambouis quitte à les salir un peu... On ne fait rien bouger sans confronter nos convictions aux réalités du terrain. L'heure est à l'engagement, à la traduction des paroles en actes.


Publié le 13 janvier 2016 par Thibault Laconde


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Transition énergétique leçons de la sortie du nucléaire en Allemagne



L'Allemagne,  qui est comparable à la France par son histoire, sa culture, sa population et son niveau de développement, s'est engagée depuis une dizaine d'années dans une politique volontariste visant à augmenter fortement la part des énergies renouvelables au détriment du nucléaire dans son mix électrique.
Quel a été le chemin suivi par nos voisins Allemands ? Et quelles leçons peut-on en tirer alors que la France s’apprête à se lancer dans sa propre transition énergétique ?

Sommaire:
1. Les étapes de la transition allemande
2. Bilan en 2012
3. Leçons pour la France
 

Les étapes de la transition allemande : 3 périodes mais surtout une remarquable continuité


A partir de la fin des années 1980, l'Allemagne affiche ses ambitions pour les énergies renouvelables. Dès 1991, les prix d'achat de l'électricité renouvelable sont garantis par la loi. Solarworld, Enercon, Repower, Nordex... les champions du secteur prennent leur envol dans les années 1990 soutenus par un solide réseau de PME.

Le mouvement anti-nucléaire a été à l'origine du déclenchement
de la transition énergétique allemande et de ses orientations
Dans les années 2000, le gouvernement de Gehrard Schröder (coalition SPD-vert) annonce la "sortie du nucléaire". En réalité il s'agit de l'arrêt des construction de centrales auquel s'ajoute un accord avec RWE, Eon, EnBWE et Vattenfall, les 4 producteurs d'électricité nucléaire, pour fixer la durée de vie des réacteurs à 32 ans, ce qui conduit à la fin de la production en 2020. Cet accord donne une totale visibilité aux producteurs puisqu'il précise la quantité d'électricité qui peut être produite par chaque centrale avant sa fermeture.
Cette politique ne fait pas consensus : elle est critiquée par les opposants au nucléaire qui y voient des garanties offertes aux exploitants sans réel engagement de leur part d'autant que l'accord ne concerne pas les stades amonts (recherche et enrichissement) et aval (retraitement).
Plus grave : elle est attaquée par la droite qui promettait si elle avait remporté les élections de 2002 de "sortir de la sortie". En 2005, Angela Merkel est élue chancelière mais le SPD reste dans la coalition gouvernementale. Ce n'est qu'à partir de 2009, lorsqu'une nouvelle coalition CDU-FDP est formée, que la sortie du nucléaire peut réellement être remise en cause. En 2010, une loi prolonge d'une dizaine d'années la durée de vie des centrales existantes.

Mais quelques mois plus tard, l'accident de Fukushima entraîne un revirement spectaculaire, le gouvernement d'Angela Merkel revient à une position comparable à celle défendue par la coalition SPD-Vert 10 ans plus tôt. Dès le 15 mars 2011, 4 jours après le séisme, la loi prolongeant la durée de vie des centrales est suspendue conduisant à l'arrêt de 7 réacteurs. Un "paquet énergie" de 11 lois est voté par le Bundestag en juin 2011 à une très large majorité, les principaux points de ces textes sont :
  • Arrêt définitif de la production d'électricité nucléaire en 2022. Les réacteurs à l'arrêt (7 concernés par le moratoire plus le réacteur de Krummel qui connaissait des pannes à répétition) ne seront pas remis en service, l'un d'eux est cependant maintenu opérationnel jusqu'en 2013 afin de pouvoir être redémarré en cas de besoin exceptionnel.
  • Réduction de la consommation d'électricité de 10% entre 2010 et 2020 et encouragement de l'efficacité énergétique (recherche, standards thermiques, crédit, étiquetage...).
  • Soutien massif aux énergies renouvelables afin de doubler la production et atteindre 35% de la production d'électricité en 2020 ans puis 80% (60% de la consommation totale d'énergie) en 2050 : installation de 25GW d'éolien off-shore avant 2030, soutien renforcé à l'éolien terrestre, développement des infrastructures de transmission mais réduction des aides au solaire photovoltaïque...
  • Construction de centrales à gaz et à charbon pour assurer la transition : 10GW supplémentaires en 2020 qui s'ajoutent aux projets déjà en cours (12.5GW environ). 
  • Confirmation des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre : -40% par rapport à 1990 en 2020, -80% en 2050.
  • Limitation de la hausse des prix de l'électricité à 0.035€ par kilowatt-heure et compensation des surcoûts pour les industries fortement consommatrices en énergie.
Enfin, les investissement dans la recherche sont fortement relevés : Sur la période 2011-2014, 3.5 milliards d'euro seront consacrés à la recherche énergétique (+75% par rapport à la période précédente) dont 80% aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique.

La transition énergétique allemande n'a donc pas commencé après Fukushima : elle s'étale sur une dizaine d'années pendant lesquelles, malgré quelques tentatives, les grandes orientations n'ont pas été remises en cause.

Bilan 1 an après le paquet énergie : l'Allemagne tient la trajectoire


Un an après l'adoption du du paquet énergie, le bilan est encourageant. Les craintes affichées des deux cotés du Rhin suite à l'arrêt précipité de 8 réacteurs représentant 8% de la production allemande ne se sont pas réalisées : l'Allemagne n'a pas connu de coupures d'électricité pendant l'hiver 2011-2012 et elle est restée exportatrice d'électricité en 2011.
Les énergies renouvelables progressent vite : elles ont doublé le nucléaire et dépasseront 20% de la production cette année. L'objectif de 35% en 2020 semble largement accessible.

Cependant les énergies fossiles restent majoritaires et leur part va augmenter au moins temporairement. En effet la progression des énergies renouvelables est insuffisante pour remplacer le parc nucléaire, qui produisait environ un quart de l'électricité allemande en 2010, dans le délai imparti. C'est pourquoi 23GW de centrales à charbon ou a gaz devraient être mis en service d'ici 2020. Plus de la moitié de ces nouvelles capacités étaient déjà en projet avant le paquet énergie et la meilleure efficacité des nouvelles unités limitera leur impact... Mais un risque demeure : si les efforts venaient à ralentir ou si des difficultés techniques apparaissaient (par exemple dans l'équilibrage du réseau), cette période transitoire pourrait se prolonger, conduisant l'Allemagne à un mix électrique durablement plus émetteur en CO2.

Un autre point de préoccupation est le coût de la transition. Il est évalué à 250 milliards d'euros en 10 ans par la KfW, l'équivalent de la Caisse des dépôts, un chiffre difficilement exploitable sans une évaluation du coût des autres scénarios. Actuellement les ménages payent 0.036€/kWh au titre du soutien aux énergie renouvelables, c'est 3 fois plus qu'en 2009 mais le gouvernement allemand refuse une aide financière pour ne pas décourager les économies d'énergie.

Leçons pour la transition énergétique française


La transition énergétique française ne ressemblera certainement pas à celle de l'Allemagne. D'abord parce que celle-ci a porté essentiellement sur l'électricité alors que le grand débat national sur la transition énergétique qui aura lieu à l'automne devrait concerner toute les énergies. Ensuite parce qu'il est peu probable que la France se fixe comme objectif une sortie du nucléaire (le président Hollande ayant annoncé que la construction de l'EPR se Flamanville se continuerait).
Cependant, il est possible de tirer des leçons utiles de l'expérience allemande :
  • Une évidence d'abord : l'exemple allemand est en train de démontrer la faisabilité technique et économique d'un abandon maîtrisé du nucléaire.
  • Cependant, il montre aussi qu'une transition énergétique est un processus long. La transition allemande n'a pas commencé après Fukushima : elle s'étale déjà sur une dizaine d'années et son accélération en 2011 explique certains de ses défauts (augmentation temporaire de la consommation d'énergie fossile, recours des exploitants de centrales...). Il ne suffit pas d'une loi pour changer d'ère...
  • D'autant que c'est un processus réversible et par conséquent il est indispensable qu'il s’appuie sur un large consensus politique afin d'être à l'abri des changements de majorité. De façon très concrète, la transition énergétique française ne pourra réussir que si l'UMP adhère aux moins à ses grandes lignes. Quelques soient les orientations qui seront fixées, elles auront besoin d'entreprises et d'investisseurs, peut-on espérer qu'ils s'engagent si un parti de gouvernement proclame qu'il fera faire demi-tour au pays en 2017 ?
  • Le coût de la transition et son financement posent problème. Le faire porter par le consommateur envoie un signal important pour l'adoption de comportement d'économie d'énergie mais aggrave la précarité énergétique.
Enfin, il existe une différence importante entre la France et l'Allemagne. Lors de ses grandes lois sur l'énergie, en 2000 comme en 2011, l'Allemagne faisait partie des leaders mondiaux des technologies qu'elle adoptait. Ce n'est pas le cas de la France et c'est un défi supplémentaire : il faudra parvenir à concilier émergence de nouvelles filières et efficacité budgétaire ce qui plaide pour une logique d'apprentissage avec un effort important de R&D, à l'image finalement de ce qui avait été fait pour le nucléaire au début des années 70.


Publié le 20 août 2012 par Thibault Laconde


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    Friday, 5 August 2016

    La norme Euro 6










    Cet article concerne les moteurs diesel, car si on fait moins de 20.000 kms par an, pour une voiture particulière on a intérêt économiquement à prendre un moteur essence... sachant que presque tous les campings cars sont diesel.

    On me pose souvent la question : je distingue comment un véhicule Euro 5 d'un véhicule Euro 6 ?
    Alors je vous ai concocté un petit article relatif à TOUS les véhicules diesels.
    Il concerne donc votre camping car, mais aussi votre voiture particulière.


    Un petit historique

    Le moteur Diesel a toujours été utilisé pour les moteurs puissants sur les camions notamment.
    Il s'est développé pour les voitures particulières suite à une vision stratégique des gouvernements Français successifs (de tous bords politiques) : nos constructeurs sont meilleurs en Diesel : aidons les, c'est bon pour l'emploi !
    On a donc baissé le prix du Diesel et les consommateurs se sont rués sur la bonne affaire.
    Bonne affaire, pas si sûr, car un moteur Diesel coûte plus cher à l'achat qu'un moteur essence ; mais personne n'a dit que sur la durée de vie du véhicule, le moteur Diesel est plus cher à l'entretien (d'environ 20%) et aussi moins fiable (depuis le durcissement des normes écologiques).
    Les nouveaux moteurs essences de petite cylindrée (downsizing), de construction plus complexe que les anciens, doivent logiquement être moins fiables sur leur durée de vie.

    Le récent Volkwagengate (un dispositif intelligent, pendant les tests d'homologation, baissait l'émission de gaz nocifs) a forcé l'état Français à se poser des questions sur la pollution des moteurs Diesels. 
    Les résultats sont stupéfiants : les meilleurs émettent 2 fois plus de particules que les valeurs d'homologation (Peugeot/Citroen) ; les moins bons émettent 5 fois plus de particules que les valeurs d'homologation (Renault) et avec des moteurs Euro 6 (voir sur le sujet le rapport Royal) !

    Tout ceci explique en partie pourquoi TOUTES les grandes villes du monde sont très polluées. La conséquence : un grave problème de santé publique.

    Pour respecter des normes encore plus contraignantes, les constructeurs font des véhicules de plus en plus chers et aussi de plus en plus complexes (donc moins fiables) ; la norme actuelle est la norme Euro 6. Mais elle va encore se durcir à l'avenir.





    Les moteurs Euro 6

    Quelles sont les 2 techniques en compétition ?
    Le piège à Nox a été adopté par Renault, Nissan (voitures particulières), Volvo, Hyundai, Fiat et Iveco, car peu chère à mettre en place, même si très inefficace.

    Le SCR a été adopté par tous les autres constructeurs et par Renault pour les utilitaires.
    Cette technologie de très loin la meilleure nécessite l'adjonction au moteur d'un liquide appelé AdBlue. Tous les constructeurs passeront progressivement à cette technique qui restera donc la seule en lice dans le futur.

    Donc retenez : les porteurs de campings cars Euro 6 : Citroen, Renault, Mercedes, Ford et VW ont la bonne technologie.
    Les porteurs FIAT et IVECO ont la mauvaise technologie : HONTE à eux ! les moteurs Fiat sont super polluants.
    Si vous avez la fibre écolo, vous savez maintenant quels porteurs acheter.
    Notez au passage qu'entre un Euro 5 Fiat et le même modèle en Euro 6, la différence de nocivité est minime.

    Comment reconnait-on un véhicule Euro 6 ?
    Pour les véhicules à technologie piège à Nox, il n'y a pas de réservoir supplémentaire.

    Pour les véhicules de technologie SCR, il a une trappe supplémentaire (voir la photo en haut de cet article), pour ajouter du liquide AdBlue.
    Il y a donc un nouveau réservoir spécifique qui peut contenir jusqu'à 20 litres de produit (variable selon les constructeurs).
    Un voyant est donc ajouté au tableau de bord pour indiquer de recharger le réservoir, environ 2000 kms avant la panne sèche.

    Et ça consomme beaucoup d'AdBlue ?
    Comptez 1 litre pour 1000 kms en moyenne. Donc un réservoir de 18 litres permet de tenir 18.000 kms (cas du Mercedes Sprinter).
    Dans les stations services, évitez les distributeurs pour poids lourds dont la pression est trop forte pour un petit utilitaire.

    Pour quel coût ?
    Une mise à niveau d'AdBlue est incluse dans le forfait de révision des concessionnaires ; comptez 90 € tous les 18.000 kms.
    Bien sûr les plus malins peuvent faire le plein d'Adblue eux mêmes ; un bidon de 10 litres coûte environ 20 € ; mais attention : si vous dépassez le niveau max, le réservoir se déformera et devra être changé.

    L'impact de la norme sur les alternateurs
    A partir de la norme Euro6, les alternateurs donnent de l'électricité qu'en cas de besoin (donc plus en continu) ; c'est fâcheux pour les campings caristes !
    Heureusement, des dispositifs électroniques commencent à être commercialisés pour pallier ce problème ; c'est le cas notamment de WAECO (groupe Dometic) qui commercialise un booster/chargeur (tension de sortie 14,2V) qui s'installe entre l'alternateur et la batterie de service. Une solution intéressante d'autant qu'il existe des modèles 20A et 40A (Perfectcharge DC40).





    Le futur

    Les normes devenant de plus en plus contraignantes dans le temps, les constructeurs vont ajouter de plus en plus de dispositifs qui vont augmenter le prix et surtout la complexité des véhicules. C'est la même problématique que pour les centrales atomiques.
    Et la grande question est : à partir de quel coût exorbitant on remet à plat le système et on change de technologie ? et aussi, plus on ajoute de complexité, plus on diminue la fiabilité.

    Personnellement je ne croit pas au développement massif de l'électrique, car on produit de l'électricité avec quoi ? avec des centrale thermiques polluantes ou des centrales nucléaires hyper dangereuses, onéreuses et dont on ne sait que faire des déchets.

    Peut être des moteurs à hydrogène ?

    Pour moi, l'avenir des campings cars dans moins de 10 ans est un moteur à essence à compression variable. Ce moteur existe déjà ; il a été mis au point par la Société Européenne MCE-5 (subventionnée par la CEE) ; les premières voitures qui utiliseront bientôt ce moteur seront ....Chinoises ; un comble !
    Les atouts vérifiés de ce moteur essence : pollution très inférieure a tout moteur diesel à prix équivalent, avec une consommation identique (voire inférieure), à puissance identique.
    Vivement demain !


    Voir aussi les sites web :
    lecampingcarlesite qui explique les différentes technologies
    myaddblue qui permet de tout savoir sur l'adblue, dont la capacité des réservoirs






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    Thursday, 4 August 2016

    La boite à pharmacie





    Ce n'est pas parce qu'on n'est jamais loin d'une ville qu'il ne faut rien mettre dans sa boite à pharmacie.
    Je vais vous donner le contenu de ma boite à pharmacie valable pour l'Europe ; si vous allez dans des pays en voie de développement, il faudra prendre plus, car il y a des incertitudes sur la disponibilité de certains produits.

    Ma boite à pharmacie contient le minimum :

    • quelques instruments : 1 pince à épiler en cas d'écharde, 1 paire de petits ciseaux, 1 thermomètre médical
    • de quoi soigner les petites blessures : 
      • 1 désinfectant (Bétadine) utilisé avec les cotons à démaquillage de Madame -)
      • des pansements de premier secours (Médiplaie)
      • de la gaze stérile de 2 cm de large
      • 1 rouleau adhésif (Transpore)
    • des crèmes ou pommades :
      • pour soigner les coups de soleil (Cétavlon ou Biafine)
      • pour les piqûres d'insectes (Lacortène)
      • pour les entorses et les tendinites (Nifluril)
      • pour les mycoses au pied (talc Econazole Arrow)
    • des médicaments :
      • pour les problèmes intestinaux (Ercéfluril)
      • pour les diarrhées (Diarsed)
      • pour l'état fiévreux (Aspirine pH8, qui doit être remplacée par du Doliprane si la personne est sous anticoagulant)
      • pour les douleurs articulaires (Aspirine pH8, qui ne doit pas être utilisée si la personne est sous anticoagulant)

    Bien entendu, vous y ajouterez vos médicaments habituels en quantité suffisante pour le voyage.






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    Sunday, 3 July 2016

    La Chine dévoile ses objectifs énergétiques pour 2015


    Publié en 2011, le XIIe plan quinquennal chinois faisait la part belle au verdissement de l'économie et à l'amélioration de l'efficacité énergétique.Des objectifs qui ont été déclinés dans une communication du Conseil des Affaires d’État le 23 janvier.
    Revue de la transition énergétique à la chinoise...


    Maitriser la consommation d'énergie et lutter contre la dépendance énergétique


    La consommation d'énergie chinoise a dépassé celle des États-Unis en 2008, une situation qui contribue à placer la Chine en position d’accusée dans un contexte de prise de conscience du réchauffement climatique et de l'épuisement des ressources. Mais elle entraine aussi des risques économiques et géopolitiques : en dépendant de l’extérieur pour ses approvisionnements en matières premières et en particulier en énergie, la Chine fait face à une situation inédite dans son histoire. L’utilisation massive du charbon, dont elle dispose en abondance, a été une des réponses apportées à ce défi mais elle touche aujourd'hui à ses limites.

    Energie et développement - éclairage nocturne et pollution sur Pudong (Shanghai) en Chine
    Shanghai : l'éclairage nocturne révèle les nuages de pollution
    Il est donc logique de retrouver le double objectif de lutte contre la dépendance énergétique et de maitrise de la consommation dans le plan présenté le 23 janvier. Sur le premier point, la dépendance extérieure au pétrole devrait passer en dessous de 61% en 2015. Sur le second, l'objectif est de limiter la consommation totale d'énergie à 4 milliards de tonnes équivalent charbon en 2015 et la consommation d'électricité à 6152TWh. Rapportée aux prévisions de croissance, cette hausse de la consommation d'énergie revient à faire baisser l'intensité énergétique de 16% entre 2015 et 2010, un objectif qui était déjà inscrit dans le XIIe plan quinquennal.


    Continuer les efforts de diversification des sources d'énergie : le gaz à l'honneur


    La Chine s'est engagée depuis le début des années 2000 dans une politique volontariste de développement des énergies renouvelables et du nucléaire, désignés ensembles sous le terme d'énergies non fossiles. Si les résultats obtenus en moins d’une décennie semblent impressionnants, ils ne sont en fait qu’aux dimensions de l’immensité du territoire et de la population chinoise. Le mix énergétique, lui, est resté presque inchangé, conséquence logique de la très forte croissance de la demande qui a dilué les efforts en matière d’énergies décarbonées : en 2010, les nouvelles capacités éoliennes ont certes représenté une puissance de 16 GW, mais simultanément il a fallu ouvrir 30 GW de centrales à charbon pour faire face aux nouveaux besoins.

    Si les énergies "non fossiles" restent d'actualité, l'objectif est de porter leur part à 11.4% en 2015, c'est surtout le gaz naturel qui est à l'honneur : il devrait représenter 7.5% de la consommation totale d'énergie primaire en 2015. Les capacités d'importation seront développées avec la construction de 44 000 kilomètres de nouveaux gazoducs, notamment en provenance de l'Asie centrale, de la Russie et de la Birmanie, et une hausse de 50 millions de tonnes par an des capacités de réception de gaz naturel liquéfié des ports chinois.
    Enfin, l'accent est mis sur la production locale de gaz non conventionnel avec une relance de l'exploration et un objectif de production de 20 milliards de mètres cubes en 2015 pour le gaz de houille et de 6.5 pour le gaz de schiste.

    Crédit photo : Jakub Hałun [CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0]


    * * *

    Ces articles peuvent vous intéresser :
    • Avis d'expert - En Chine ce sont les pressions intérieures qui poussent à la transition énergétique
    • Visitez quelques centrales solaires remarquables avec Google Map
    • Une brève histoire du nucléaire civil
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    Friday, 17 June 2016

    Rencontre avec les artisans de la COP21 épisode 10 Silvia Marcon et Paris Climat 2015 20 ans après


    A six mois de son ouverture, la conférence de Paris sur le climat occupe de plus en plus les esprits mais il ne faut pas oublier qu'elle ne résoudra pas seule la question du réchauffement climatique. Même si un accord ambitieux y était adopté, le plus difficile resterait à faire : traduire, aux quatre coins du monde, ces engagements en changements concrets.
    Partant de ce constat, la Fondation de l'écologie politique a décidé de se livrer à un exercice de prospective : imaginons qu'un accord est signé à Paris, que va-t-il se passer dans les 20 années qui vont suivre ? Silvia Marcon, directrice de la Fondation explique cette démarche :


    Le résultat peut être téléchargé gratuitement : c'est un recueil dans lequel une vingtaine de personnalités (chercheurs, élus, entrepreneurs...) ont imaginé le monde en 2035 en partant du principe que le sommet de Paris en 2015 a été un succès. 

    ***

    Compte-tenu de la pause estivale, ce dixième épisode de "rencontre avec les artisans de la COP21" va être, pour l'instant, le dernier. Je reprendrai la publication de vidéos à la rentrée, alors n'hésitez pas à vous abonner à ma chaîne Youtube.
    En attendant, vous pouvez voir ou revoir les rencontres précédentes :
    • Anne-Sophie Novel et Place to B
    • Yves Matthieu et le débat citoyen planétaire
    • Alice Audouin et Art of Change 21
    • Vincent Laurent, Alternatiba et le village des alternatives à Paris
    • Didier Saulnier et Artists 4 Paris Climate 2015
    • Mathilde Imer, le WARN et la Conference of Youth
    • Brice Lalonde sur le Business & Climate Summit
    • Kamera Vesic sur "Welcome chez moi" 
    • Sylvianne Villaudière sur SolutionsCOP21
    Vous recherchez d'autres événements ? Voici l'agenda de toutes les manifestions autour de la COP21.
    Vous avez un projet et vous souhaiteriez apparaître dans cette rubrique ? Parlez-moi en.


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    Thursday, 2 June 2016

    Avis dexpert Il ny a pas de contradiction entre la protection du climat et laccès universel à lénergie


    Dans quelques jours, l'Accord de Paris sur le climat sera ouvert à la signature au siège new-yorkais de l'ONU. C'est une première étape vers son entrée en vigueur, et l'occasion se s’interroger sur les effets de cet accord dans les années et les décennies qui viennent.

    > Cet entretien est extrait d'une étude sur les effets à long-terme de l'Accord de Paris, notamment sur l'économie et les choix technologiques. Vous pouvez télécharger l'étude complète ici.


    Les objectifs adoptés par la communauté internationale lors de la COP21 ne pourrons être atteint que pas une baisse rapide des émissions. Cette baisse implique notamment un usage plus économe de l'énergie. Mais il ne faut pas oublier qu'une partie importante de l'humanité n'a toujours pas accès à l'électricité et souffre régulièrement de pénuries d'énergie. Dans ce cas n'y a-t-il pas une contradiction entre la lutte contre le changement climatique et l'accès universel à l'énergie, qui fait aussi partie des objectifs de la communauté internationale ?
    J'ai posé la question à Clara Kayser-Bril. Clara est ingénieure et consultante, spécialiste de l'accès à l'énergie dans les pays en développement, elle est intervenue sur des projets dans une vingtaine de pays.



    Quelle est la situation actuelle en matière d'accès à l'énergie ?


    Aujourd’hui, 1.1 milliard de personnes n’ont toujours pas l’électricité et 2.9 milliards n’ont pas accès à des énergies propres et modernes pour cuisiner. C’est énorme, mais cela reflète une réalité très disparate. Sur le plan de l’électrification par exemple, certains pays ont fait d’importants progrès au cours des dernières années – l’Inde par exemple, où près de 80% de la population est maintenant électrifiée, ou encore le Rwanda où le taux d’accès est passé de 6% à 16% en cinq ans. Derrière ces chiffres, il y a des politiques publiques volontaristes qui ont permis d’étendre le réseau vers des zones plus reculées et de proposer des tarifs spécifiques pour les plus pauvres. Le soutien financier et technique des grands bailleurs de fonds internationaux a aussi joué un rôle.
    Dans le même temps, dans de nombreux autres pays et notamment en Afrique sub-saharienne, la situation a stagné et s’est même par endroit dégradée : mathématiquement, le taux d’accès recule lorsque les efforts d’électrification n’arrivent pas à suivre le rythme de la croissance démographique. Cette situation est souvent le reflet de graves problèmes de gouvernance : l’électricité se trouve de fait réservée à une petite élite urbaine tandis que les zones périurbaines et rurales sont laissées pour compte. Il faut également accepter le fait que l’électrification coûte cher, d’autant plus cher que l’habitat est dispersé et reculé. Les avancées technologiques récentes, dont le boom des kits solaires individuels est une belle illustration, permettent de réduire ce coût. Mais mettre l’électricité à la portée des plus pauvres requiert d’importants efforts financiers que nombre de pays ne sont pas en état de fournir.
    Le problème se pose différemment sur le plan des énergies de cuisson : alors que l’électrification d’un ménage rural revient typiquement à 500-1500 dollars, 50 dollars peuvent suffire pour améliorer nettement les conditions en cuisine. La diffusion des foyers et combustibles améliorés est cependant très lente, malgré d’importants efforts entrepris depuis plus de trente ans. C’est qu’il n’est pas aisé de changer ses habitudes en ce qui concerne la préparation des repas. Mais on constate aussi, trop souvent, que l’énergie de cuisson est la grande absente des politiques énergétiques : il est plus valorisant de s’attaquer à la construction de grandes infrastructures que de se lancer dans la résolution de ce problème diffus, éminemment domestique, et très majoritairement féminin.


    "L'accès universel à l'électricité, même la plus polluante, n'augmenterait les émissions mondiales de CO2 que de 0.2%."






    L'objectif d'une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre inscrit dans l'Accord de Paris est-il compatible avec l'accès à l'énergie pour tous ?


    L’accès universel à l’énergie ne signifie pas que 100% de l’humanité va subitement consommer autant d’énergie que les habitants des pays riches. Les personnes aujourd’hui privées d’accès appartiennent typiquement à des populations pauvres, aux moyens limités. Une famille rurale au Népal ou en Tanzanie, si elle est raccordée au réseau électrique, consommera de l’ordre de 300 à 500 kWh par an. Sur la base de cet ordre de grandeur, si les 1.1 milliards de personne qui en sont aujourd’hui privées bénéficiaient demain de l’électricité, quand bien même la totalité de cette électricité proviendrait de centrales au charbon (les plus polluantes), l’impact sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre serait de +0,2%. Il n’y a donc aucune incompatibilité entre accès à l’énergie et réduction des émissions de gaz à effet de serre.


    "Il faut éviter le dogme de l'électrification 100% renouvelable et privilégier la complémentarité des sources."





    Quels sont les retours d’expérience en matière d'électrification bas-carbone ? Qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qu'il faut éviter ?


    Les pays en développement s’engagent de plus en plus sur la voie des énergies renouvelables. Souvent dotés de potentiels importants pour le photovoltaïque (Afrique sahélienne), l’hydroélectricité (Afrique équatoriale, Asie du Sud-Est), ou encore la géothermie (Afrique de l’Est, Philippines), ces pays pourraient ainsi bénéficier d’une énergie sûre, produite localement, et préservée des fluctuations des marchés internationaux.
    Mais il faut éviter le dogme du "tout renouvelable" pour les pays en développement. Construire de nouvelles capacités d’électricité  renouvelable est complexe et risqué. Il s’agit de projets très gourmands en capitaux, l’essentiel des coûts correspondant à la construction de la centrale avec peu de coûts d’exploitation ensuite. Or la capacité d’investissement des pays en développement est limitée : les budgets publics sont faibles, l’endettement déjà élevé. Dans des contextes souvent marqués par les incertitudes politiques, mobiliser les importantes sommes nécessaires à la construction d’une centrale hydroélectrique ou d’une ferme solaire est parfois "mission impossible". Par ailleurs, l’électricité renouvelable peut être intermittente (photovoltaïque, éolien) ou marquée par une forte saisonnalité (hydroélectricité, biomasse). Certains pays qui ont tout misé sur l’hydro se retrouvent en situation de crise énergétique en cas de sécheresse. Ceux qui en ont les moyens se tournent alors massivement vers les générateurs diesel individuels hautement polluants. Cette production thermique gagnerait à être centralisée pour en diminuer les émissions et les coûts.
    Il est illusoire, et contreproductif, d’attendre des pays en développement la mise en place de politiques d’électrification 100% verte. Il faut certes poser les bases de la croissance verte, mais en privilégiant les complémentarités entre différentes sources – comme le font depuis des décennies les pays industrialisés.


    "Au-delà de la production, l'utilisation rationnelle de l'énergie doit être une priorité dans les pays en développement."





    Selon vous, quelles technologies ou quelles méthodes ont le plus de chance de se développer dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord de Paris ?


    On parle beaucoup d’électricité renouvelable mais il ne faudrait pas oublier les questions d’efficacité énergétique et plus globalement, d’utilisation rationnelle de l’énergie. A quoi sert-il de produire une électricité 100% verte, si elle est immédiatement engloutie par des climatiseurs inefficaces qui tournent à plein régime dans des pièces mal isolées ? Les constructions modernes tout-béton qui poussent comme des champignons dans les pays en développement sont un véritable non-sens énergétique. A mon avis, les techniques qui devraient être le plus soutenues sont celles qui permettent de réduire d’entrée de jeu le besoin, à commencer par l’architecture – bioclimatique, matériaux traditionnels etc. Le chauffe-eau solaire, très répandu en Chine par exemple, est encore balbutiant en Afrique alors que c’est une solution abordable, robuste et efficace. Ce n’est pas de la high-tech, c’est sûrement moins sexy qu’une éolienne ou un panneau photovoltaïque, mais ça marche !
    Sur le plan de la production d’électricité, l’Accord de Paris va certainement permettre de poursuivre le soutien apporté à travers le monde à l’électrification décentralisée. Des technologies bien établies comme la petite hydroélectricité, d’autres en plein essor comme les hybrides photovoltaïque-diesel ou les gasifieurs biomasse de petite taille, devraient se développer.  A l’échelle domestique, les solutions photovoltaïques individuelles (lanternes, kits solaires) devraient poursuivre leur progression en bénéficiant d’un soutien plus marqué – couplé au développement des appareils très économes en énergie, comme les lampes à LED.


    Publié le 18 avril 2016 par Thibault Laconde




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    Saturday, 14 May 2016

    Six MOOCs pour mettre à jour ou développer vos connaissances sur le climat avant la COP21


    Si vous avez passé l'âge d'aller à l'école mais pas celui d'apprendre, pourquoi ne pas profiter de cette rentrée pour suivre un cours sur le changement climatique ?
    Grâce aux MOOC, ces cours en ligne, gratuits qui réunissent souvent des dizaines de milliers de participants, vous pouvez accéder aux leçons de quelques uns des meilleurs professeurs de la planète depuis chez vous et échanger avec d'autres étudiants de toutes origines. Plusieurs plateformes offrent des dizaines de ces cours (par exemple la francophone FUN, Coursera ou EdX).

    A quelques semaines de la Conférence de Paris sur le Climat, vous pouvez en profiter pour approfondir vos connaissances sur le changement climatique. Après tout le sujet nous concerne tous...


    Se faire une culture générale sur le changement climatique


    Pour un tour d'horizon des questions climatiques, aussi bien sous l'angle scientifique que social et politiques, vous pouvez essayer "Causes et enjeux du changement climatique". Ce cours est francophone et fera intervenir quelques unes des "stars" françaises de la discipline, notamment le glaciologue Jean Jouzel (vice-président du GIEC depuis 2002). Début le 19 octobre...



    Si vous êtes anglophone ou que vous voulez un cours qui démarre tout de suite, l'université de Melbourne propose elle-aussi un tour d'horizon de la question avec un cours de 13 semaines qui a commencé le 31 août.
    Dans le cas où vous seriez intéressé surtout par les questions scientifiques liées au changement climatique, l'University of British Columbia vous promet que vous saurez en parler avec votre "vieil oncle grincheux" à la fin de ce cours de 7 semaines (à partir du 14 octobre).


    Quelques cours plus spécialisés


    Si vous êtes déjà familier avec les questions climatiques, il existe des MOOC qui vous permettront d'approfondir certains aspects. Par exemple :
    • Climate change and public health de l'Université du Winsconsin. Ce cours propose d'étudier les liens entre changement climatique et santé et comment la réduction des émissions de gaz à effet de serre peut avoir des effets positifs aussi dans le domaine de la santé publique. Début le 9 novembre pour 4 semaines.
    • Introduction to climate and water de l'Université (néerlandaise) de Delft s'intéresse plus particulièrement à l'eau et aux défis posés par le changement climatique dans ce domaine. Il a commencé le 1er septembre pour 7 semaine.
    • Making Sense of Climate Science Denial de l'Université du Queensland porte sur la question du climatosceptiscisme en décortiquant les arguments les plus fréquents et en apportant un éclairage sociologique sur le négationnisme scientifique. Il fait intervenir une brochette particulièrement impressionnante d'universitaires parmi les plus prestigieux sur les questions climatiques (Michael Mann, Naomi Oreskes, Benjamin Santer...).

    Pour terminer si vous vous intéressez au climat et à la COP21, ces articles vous seront certainement aussi utiles :
    • Comprendre les objectifs de la COP21 (les officiels et les autres)
    • 60 mots, expressions et acronymes pour comprendre le climat
    • Agenda des événements prévus avant et pendant la Conférence de Paris


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    Thursday, 24 March 2016

    A la rentrée cultivez votre connaissance du développement durable grâce aux MOOC !


    Les meilleurs MOOC et cours en ligne sur le développement durable et l'environnement pour la rentrée 2014Je vous ai déjà conseillé, il y a quelques mois des MOOC sur le développement durable.
    Si vous aviez raté l'occasion, vous avez la possibilité de vous rattraper : de nombreux cours en lignes gratuits sur le développement durable ou l'environnement commencent à la rentrée. Peut-être même trop... Il va falloir faire des choix, voici ceux que je vous conseille.

    Introduction au droit et à la politique de l'environnement

    Le premier que je vous recommande chaudement pour l'avoir suivi l'année dernière est "Introduction to Environmental Law and Policy" de l'Université de Caroline du Nord. Il est animé par Donald Hornstein, un des meilleurs professeurs de droit des États-Unis et surtout un enseignant qui sait faire vivre son sujet y compris lorsqu'il est, comme c'est le cas ici, assez austère.
    Même s'il est relativement bref (6 semaines), ce cours vous demandera pas mal de travail, surtout si votre anglais est hésitant puisqu'il nécessite de lire des articles et des décisions de justice et d'écrire de courtes dissertations. En retour, il vous donnera des clés précieuses pour comprendre les politiques de l'environnement et les raisonnements juridiques qui les sous-tendent. Pour une illustration, vous pouvez consulter cet article que j'avais écris l'année dernière en me basant en partie sur une des leçons de ce MOOC.
    Un seul regret peut-être : les leçons sont centrées sur le droit américain. Un peu plus de droit comparé n'aurait peut-être pas fait de mal pour un cours qui est suivi par des milliers d'étudiants (20.000 l'année dernière) depuis les quatre coins du monde...

    Ce cours démarre le 8 septembre et vous pouvez vous y inscrire en cliquant ici.

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