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Sunday, 3 July 2016

La Chine dévoile ses objectifs énergétiques pour 2015


Publié en 2011, le XIIe plan quinquennal chinois faisait la part belle au verdissement de l'économie et à l'amélioration de l'efficacité énergétique.Des objectifs qui ont été déclinés dans une communication du Conseil des Affaires d’État le 23 janvier.
Revue de la transition énergétique à la chinoise...


Maitriser la consommation d'énergie et lutter contre la dépendance énergétique


La consommation d'énergie chinoise a dépassé celle des États-Unis en 2008, une situation qui contribue à placer la Chine en position d’accusée dans un contexte de prise de conscience du réchauffement climatique et de l'épuisement des ressources. Mais elle entraine aussi des risques économiques et géopolitiques : en dépendant de l’extérieur pour ses approvisionnements en matières premières et en particulier en énergie, la Chine fait face à une situation inédite dans son histoire. L’utilisation massive du charbon, dont elle dispose en abondance, a été une des réponses apportées à ce défi mais elle touche aujourd'hui à ses limites.

Energie et développement - éclairage nocturne et pollution sur Pudong (Shanghai) en Chine
Shanghai : l'éclairage nocturne révèle les nuages de pollution
Il est donc logique de retrouver le double objectif de lutte contre la dépendance énergétique et de maitrise de la consommation dans le plan présenté le 23 janvier. Sur le premier point, la dépendance extérieure au pétrole devrait passer en dessous de 61% en 2015. Sur le second, l'objectif est de limiter la consommation totale d'énergie à 4 milliards de tonnes équivalent charbon en 2015 et la consommation d'électricité à 6152TWh. Rapportée aux prévisions de croissance, cette hausse de la consommation d'énergie revient à faire baisser l'intensité énergétique de 16% entre 2015 et 2010, un objectif qui était déjà inscrit dans le XIIe plan quinquennal.


Continuer les efforts de diversification des sources d'énergie : le gaz à l'honneur


La Chine s'est engagée depuis le début des années 2000 dans une politique volontariste de développement des énergies renouvelables et du nucléaire, désignés ensembles sous le terme d'énergies non fossiles. Si les résultats obtenus en moins d’une décennie semblent impressionnants, ils ne sont en fait qu’aux dimensions de l’immensité du territoire et de la population chinoise. Le mix énergétique, lui, est resté presque inchangé, conséquence logique de la très forte croissance de la demande qui a dilué les efforts en matière d’énergies décarbonées : en 2010, les nouvelles capacités éoliennes ont certes représenté une puissance de 16 GW, mais simultanément il a fallu ouvrir 30 GW de centrales à charbon pour faire face aux nouveaux besoins.

Si les énergies "non fossiles" restent d'actualité, l'objectif est de porter leur part à 11.4% en 2015, c'est surtout le gaz naturel qui est à l'honneur : il devrait représenter 7.5% de la consommation totale d'énergie primaire en 2015. Les capacités d'importation seront développées avec la construction de 44 000 kilomètres de nouveaux gazoducs, notamment en provenance de l'Asie centrale, de la Russie et de la Birmanie, et une hausse de 50 millions de tonnes par an des capacités de réception de gaz naturel liquéfié des ports chinois.
Enfin, l'accent est mis sur la production locale de gaz non conventionnel avec une relance de l'exploration et un objectif de production de 20 milliards de mètres cubes en 2015 pour le gaz de houille et de 6.5 pour le gaz de schiste.

Crédit photo : Jakub Hałun [CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0]


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Thursday, 17 March 2016

Responsabilité sociale et environnement dans lhumanitaire ACF publie ses engagements et son expérience


Une fois n'est pas coutume, cet article assume l'autopromotion... Voici un peu plus de trois ans que je travaille sur la responsabilité sociale et environnementale d'Action contre la Faim - il s'agit d'une des toutes premières démarches de ce type dans le secteur humanitaire et en tous cas de la première en France. Lorsqu'elle s'est ébauchée autour de 2010, l'organisation a choisi d'être prudente dans sa communication : il s'agissait d'améliorer réellement le fonctionnement d'ACF, pas de se repeindre en vert à bon compte.
Après plusieurs années de travail, nous avons aujourd'hui une démarche RSE solide et bien ancrée dans l'organisation. Notre expérience commence à intéresser d'autres organisations qui se lancent dans la réflexion et, parfois, l'action. Dans ce contexte, Action contre la Faim a enfin décidé de créer une page consacrée à la responsabilité sociale et à l'environnement dans l'humanitaire sur son site.

De nombreux documents vont y être publiés, y compris les engagements pris par ACF, des résultats d'études notamment de bilans carbones et des synthèses techniques et des retour d'expérience sur la mise en place concrète de projets.

N'hésitez pas à y jeter un coup d’œil pour comprendre pourquoi même une organisation humanitaire doit veiller à ses performances sociales et environnementales et surtout commente faire.
Et si vous souhaitez soutenir ce travail, vous pouvez le faire connaitre et le partager via les les réseaux sociaux.


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Tuesday, 8 December 2015

Lévaluation de lenvironnement et ses limites lexemple du carbone


La lutte contre le changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre est l'un des domaine dans lequel la valorisation d'un impact sur l'environnement a été la plus poussée.
Cet exemple permet d'illustrer deux problèmes posés par ce type de démarche : le risque d'une financiarisation excessive et le risque que l'attention se concentre sur un seul impact au détriment de la vision d'ensemble.
Limites des évaluations environnementales : en bilan carbone, importer par bateau est souvent préférable à un achat local acheminé par la route
Le transports maritime émet jusqu'à 1000 fois moins
de gaz à effet de serre au kilomètre que la route

De l'internalisation à l'évaluation...


En 1997 lors du sommet de Kyoto, le changement climatique est déjà une réalité scientifique. Et il ne fait plus guère de doute que sa cause principale se trouve dans les émissions de gaz à effet serre, au premier rang desquels le dioxyde de carbone. Or on est dans un cas typique d'externalité négative : émettre des gaz à effet de serre ne coûte rien à l'émetteur mais coûtera à terme énormément à la société.

Un des objectifs du protocole de Kyoto était donc de mettre en place un mécanisme international permettant d'internaliser les externalités causées par les émissions de gaz à effet de serre.
L'Union Européenne défendait une taxe, les États-Unis exigeaient un système de permis négociables comme celui qu'ils avaient mis en place avec le Clean Air Act de 1970. Les États-Unis l'ont emporté mais, ironiquement, n'ont finalement pas ratifié le traité...

Le principe du système de permis négociable est le suivant : l’État distribue ou vend des permis d'émission aux entreprises. A la fin de l'année, chaque entreprise doit avoir un nombre de permis égal à ses émissions. Les entreprises qui ont trop rejeté de gaz à effet de serre peuvent acheter des permis à celles qui se sont montrées vertueuses. Cette méthode a, au moins sur le papier, l'avantage de la simplicité : chaque année, il suffit de déterminer le niveau d'émission que l'on souhaite et de distribuer le nombre de permis correspondant. Leur prix va s'ajuster automatiquement en fonction en fonction de l'offre et de la demande.

...De l'évaluation à la financiarisation


Au cœur de ce système se trouve donc la création du permis d'émission qui est en fait un produit financier : l'EUA ou European Union Allowance.

Il faut rajouter que les mécanisme de Kyoto prévoient que les entreprises des pays développés qui mènent des projets permettant une réduction des émissions dans un pays en développement peuvent obtenir des permis d'émission dans leur pays d'origine. Et il faut encore distinguer deux mécanismes : le mécanisme de développement propre et la mise en œuvre conjointe. Ce sont donc deux nouveaux produits financiers qui apparaissent : les CER (Certified Emissions Reductions) et les ERU (Emission Reduction Unit). Et un quatrième à partir de 2011 parce que des abus ont rendu nécessaire de distinguer les CER de qualité (green CER) des autres.

Vous suivez encore ? Rajoutons les produits dérivés que l'on peut imaginer à partir des permis d'émission comme de tout produit financier : options d'achat et de vente, spread (portant sur l'écart de valeur entre deux type de permis)... Et n'oublions pas le marché de la compensation volontaire qui propose aussi des certificat de réduction d'émission mais en dehors de tout cadre réglementaire.

Résultat : le système est tellement incompréhensible que des escrocs sont parvenus à réaliser une des plus grande fraude fiscale de tous les temps simplement en achetant des permis hors taxe et en les revendant avec la TVA.

Une vision monomaniaque de l'environnement


Ce n'est pas le seul défaut de cette politique environnementale en forme d'oursin : très pointue sur quelques sujets, très en retard sur tout le reste.
Sans même parler de leur évaluation monétaire, le volontarisme de l'Union Européenne a fait des émissions de gaz à effet de serre un indicateur physique des impacts sur l'environnementincontournable. En France par exemple, un bilan des émissions de gaz à effet de serre est obligatoire tous les 3 ans pour les entreprises de plus de 500 salariés, les émissions par m² figurent sur les annonces immobilières, de grandes enseignes de distribution affichent le bilan de leurs produits dans les rayons, les fabricants de voiture indiquent les émissions au kilomètre, etc.

Or pour prendre une décision éclairée, il faut considérer l'ensemble des impacts sur l'environnement. La focalisation sur un seul indicateur risque d'orienter les choix collectifs dans une mauvaise direction. Le nucléaire, énergie sans carbone, est un exemple de choix contestable justifié par cette approche. Ce n'est pas le seul cas, par exemple :
  • le poulet industriel a un bien meilleur bilan carbone que le poulet bio puisqu'il est abattu plus tôt et dispose de moins d'espace.
  • le transport routier émet par kilomètre entre 20 et 1000 fois plus de gaz à effet de serre que le transport maritime, il est donc très écologique d'importer par bateau de Chine ce qu'on pourrait faire venir par la route de la ville voisine.

On voit au travers de cet exemple que l'évaluation de l'environnement, même au service d'un objectif indiscutable, peut se révéler contre-productive si sa mise en œuvre n'est pas maîtrisée.

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Thursday, 22 October 2015

Publication Analyse de lAccord de Paris et de ses implications économiques et technologiques


> Cliquez ici pour télécharger le rapport.

Résumé :

L’Accord de Paris sur le Climat a été adopté le 12 décembre 2015 au terme d’un cycle de négociation commencé lors du sommet de Durban en 2011. Il devrait entrer en vigueur d’ici 3 à 5 ans.

Cet accord contient trois points principaux :
  • Une méthodologie pour recueillir, actualiser et vérifier régulièrement les engagements de réduction d’émission des Etats,
  • Une obligation légale pour les pays industrialisés d’aider financièrement le reste du monde à lutter contre le changement climatique,
  • Un mécanisme de flexibilité de type marché du carbone accompagné d’un cadre, restant largement à préciser, pour des démarches non fondées sur le marché (partie II).

L’Accord de Paris ne sera pas sans conséquences pour les acteurs économiques qui doivent s’y préparer dès maintenant. Pour atteindre les objectifs de Paris, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devront baisser d’au moins 860MTeqCO2 par an d’ici à 2050, cette décroissance est un défi sans précédent pour les activités intensives en carbone et une incitation à développer des technologies de capture des gaz à effet de serre. L’Accord de Paris laisse également présager un développement des marchés du carbone et diverses conséquences pour d’autres secteurs de l’économie.

Publié le 14 décembre 2015 par Thibault Laconde

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