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Friday, 11 November 2016

Conférence sur le climat de Marrakech Oubliez la COP22 bienvenue à la CMA1 !


On n'attendait pas grand chose de la conférence sur le climat qui s'ouvre demain au Maroc, mais l'entrée en vigueur à grande vitesse de l'Accord de Paris a tout changé : voilà que la COP22 sera aussi la CMA1, c'est-à-dire la première conférence des parties à l'Accord de Paris (CMA est l'accronyme de "COP serving as Meeting of the parties to the Paris Agreement").


Un programme de travail chargé pour la CMA1


Or l'Accord de Paris a renvoyé de très nombreuses questions à cette première réunion. La CMA1 doit en particulier préciser le fonctionnement de plusieurs mécanismes prévus par le texte, c'est le cas :
  • Des contributions nationales, les fameuses INDC, dont il faut arrêter le calendrier (article 4) 
  • Du mécanisme de réduction des émissions (art. 6)
  • Du renforcement des capacités (art. 11)
  • Du mécanisme de transparence par lequel les pays développés doivent rendre public tous les deux ans l'aide qu'ils apportent aux pays en développement (art. 13)
  • Des procédures permettant de s'assurer que l'Accord est bien respecté (art. 15)
La portée réelle de l'Accord de Paris dépendra largement de ces procédures qui dans une versions la ambitieuse peuvent empiéter sur la souveraineté des États. En tous cas, il n'est pas possible d'improviser des négociations sur des sujets aussi techniques et aussi sensibles.


Report probable mais à haut risque


Les décisions qui accompagnent l'Accord de Paris prévoyaient la création d'un groupe de travail spécial chargé de préparer la CMA1 (connu sous le petit nom d'APA dans les cercles spécialisés) et demandaient au GIEC de produire un rapport sur la mise en œuvre de l'Accord mais l'un et l'autre ont été pris de vitesse par l'entrée en vigueur du texte. Le rapport du GIEC doit paraitre en 2018 et l'APA ne s'est réuni qu'une seule fois à Bonn en mai... Il faut dire que l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris était prévue aux alentours de 2020, pas dès cette année.
La communauté internationale se trouve donc avec un programme de travail chargé sans avoir eu le temps de s'y préparer.

Par ailleurs, même si le texte est déjà en vigueur près de la moitié des pays n'ont pas encore terminé sa ratification. C'est le cas de gros émetteurs comme la Russie, l'Australie, le Royaume Uni, l'Italie ou le Japon mais aussi de nombreux pays d'Afrique et du Moyen Orient.
Pour l'instant, ces pays ne peuvent participer à la CMA1 qu'en tant qu'observateurs et ils sont en théorie exclus des décisions. Trancher des points sensibles dans ces conditions risquerait d'entrainer d'interminables contestations.

Cela fait au moins deux bonnes raisons de reporter les négociations sur la mise en œuvre de l'Accord de Paris à plus tard. Reste à savoir ce qu'on reporterait, et à quand.
Une échéance logique serait la COP24. De nombreux préparatifs pour la mise en œuvre de l'Accord doivent en effet s'achever en 2018 : le sixième rapport du GIEC, les travaux de l'APA, les recommandation du SBSTA (un autre organe de la Convention cadre) sur la comptabilisation des ressources financières, etc.
Mais un défi de la conférence de Marrakech est aussi de préserver la dynamique née de la COP21 et de l'entrée en vigueur très rapide de l'Accord de Paris. Un report en bloc de deux ans serait un très mauvais signal, beaucoup d'acteurs y verraient une façon pour les États de revenir sur les engagements qu'ils ont pris l'année dernière.

Il va donc falloir trouver un équilibre difficile et s'efforcer de progresser dans l'application du texte dès maintenant. Le sommet qui s'ouvre demain promet d'être plus compliqué et mouvementé que prévu...


Publié le 6 novembre 2016 par Thibault Laconde


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Sunday, 30 October 2016

COP19 de Varsovie que peut on attendre de la conférence sur le climat de novembre


Energie et developpement - logo de la COP19, conférence climatique 2013 de Varsovie
Varsovie accueillera du 11 au 22 novembre la 19e Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, alias COP19. Une conférence climatique de plus ? Déclarations d'intention enthousiastes, marathon de négociations et résultats décevant, le scénario semble bien connu et la COP18 de Doha l'année dernière n'a pas fait exception. Pourtant,  la conférence de Varsovie se situe à un moment crucial et marquera peut-être une inflexion dans les négociations internationales sur le climat...

Reprendrez-vous encore quelques catastrophes climatiques ?


L'année écoulée a été marquée par l'enchaînement de catastrophes : l’ouragan Sandy qui a submergé New York et coûté 35 milliards de dollars en octobre 2012, une mousson catastrophique dans l’État d'Uttarakhand en Inde qui a fait au moins 6000 morts, une grave sécheresse dans le Midwest américain même si le scénario est récurent depuis quelques années, des inondations en Europe Centrale, récurrentes elles aussi, et dont le coût est estimé cette année à 12 milliards d'euros...

L'année dernière, j’écrivais au sujet de Doha qu'il fallait "trouver un accord ou entrer dans un monde dangereux". C'est manifestement chose faite.
Même avec l'incroyable capacité d'aveuglement dont certains ont fait preuve jusqu'ici, il devient impossible de nier que quelque chose est en train de se passer. Et, même si les victimes se trouvent pour la plupart en Asie et en Afrique, ce quelque chose coûte très cher aux pays industrialisés et particulièrement aux États-Unis.

Est-ce que ce sera suffisant pour changer les rôles lors des négociations à Varsovie ? Rien n'est moins sur : l'année dernière à Doha les États-Unis ont fait partie des opposants les plus farouches à un mécanisme de solidarité internationale pour faire face aux conséquences du changement climatique.

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Friday, 17 June 2016

Rencontre avec les artisans de la COP21 épisode 10 Silvia Marcon et Paris Climat 2015 20 ans après


A six mois de son ouverture, la conférence de Paris sur le climat occupe de plus en plus les esprits mais il ne faut pas oublier qu'elle ne résoudra pas seule la question du réchauffement climatique. Même si un accord ambitieux y était adopté, le plus difficile resterait à faire : traduire, aux quatre coins du monde, ces engagements en changements concrets.
Partant de ce constat, la Fondation de l'écologie politique a décidé de se livrer à un exercice de prospective : imaginons qu'un accord est signé à Paris, que va-t-il se passer dans les 20 années qui vont suivre ? Silvia Marcon, directrice de la Fondation explique cette démarche :


Le résultat peut être téléchargé gratuitement : c'est un recueil dans lequel une vingtaine de personnalités (chercheurs, élus, entrepreneurs...) ont imaginé le monde en 2035 en partant du principe que le sommet de Paris en 2015 a été un succès. 

***

Compte-tenu de la pause estivale, ce dixième épisode de "rencontre avec les artisans de la COP21" va être, pour l'instant, le dernier. Je reprendrai la publication de vidéos à la rentrée, alors n'hésitez pas à vous abonner à ma chaîne Youtube.
En attendant, vous pouvez voir ou revoir les rencontres précédentes :
  • Anne-Sophie Novel et Place to B
  • Yves Matthieu et le débat citoyen planétaire
  • Alice Audouin et Art of Change 21
  • Vincent Laurent, Alternatiba et le village des alternatives à Paris
  • Didier Saulnier et Artists 4 Paris Climate 2015
  • Mathilde Imer, le WARN et la Conference of Youth
  • Brice Lalonde sur le Business & Climate Summit
  • Kamera Vesic sur "Welcome chez moi" 
  • Sylvianne Villaudière sur SolutionsCOP21
Vous recherchez d'autres événements ? Voici l'agenda de toutes les manifestions autour de la COP21.
Vous avez un projet et vous souhaiteriez apparaître dans cette rubrique ? Parlez-moi en.


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Thursday, 2 June 2016

Avis dexpert Il ny a pas de contradiction entre la protection du climat et laccès universel à lénergie


Dans quelques jours, l'Accord de Paris sur le climat sera ouvert à la signature au siège new-yorkais de l'ONU. C'est une première étape vers son entrée en vigueur, et l'occasion se s’interroger sur les effets de cet accord dans les années et les décennies qui viennent.

> Cet entretien est extrait d'une étude sur les effets à long-terme de l'Accord de Paris, notamment sur l'économie et les choix technologiques. Vous pouvez télécharger l'étude complète ici.


Les objectifs adoptés par la communauté internationale lors de la COP21 ne pourrons être atteint que pas une baisse rapide des émissions. Cette baisse implique notamment un usage plus économe de l'énergie. Mais il ne faut pas oublier qu'une partie importante de l'humanité n'a toujours pas accès à l'électricité et souffre régulièrement de pénuries d'énergie. Dans ce cas n'y a-t-il pas une contradiction entre la lutte contre le changement climatique et l'accès universel à l'énergie, qui fait aussi partie des objectifs de la communauté internationale ?
J'ai posé la question à Clara Kayser-Bril. Clara est ingénieure et consultante, spécialiste de l'accès à l'énergie dans les pays en développement, elle est intervenue sur des projets dans une vingtaine de pays.



Quelle est la situation actuelle en matière d'accès à l'énergie ?


Aujourd’hui, 1.1 milliard de personnes n’ont toujours pas l’électricité et 2.9 milliards n’ont pas accès à des énergies propres et modernes pour cuisiner. C’est énorme, mais cela reflète une réalité très disparate. Sur le plan de l’électrification par exemple, certains pays ont fait d’importants progrès au cours des dernières années – l’Inde par exemple, où près de 80% de la population est maintenant électrifiée, ou encore le Rwanda où le taux d’accès est passé de 6% à 16% en cinq ans. Derrière ces chiffres, il y a des politiques publiques volontaristes qui ont permis d’étendre le réseau vers des zones plus reculées et de proposer des tarifs spécifiques pour les plus pauvres. Le soutien financier et technique des grands bailleurs de fonds internationaux a aussi joué un rôle.
Dans le même temps, dans de nombreux autres pays et notamment en Afrique sub-saharienne, la situation a stagné et s’est même par endroit dégradée : mathématiquement, le taux d’accès recule lorsque les efforts d’électrification n’arrivent pas à suivre le rythme de la croissance démographique. Cette situation est souvent le reflet de graves problèmes de gouvernance : l’électricité se trouve de fait réservée à une petite élite urbaine tandis que les zones périurbaines et rurales sont laissées pour compte. Il faut également accepter le fait que l’électrification coûte cher, d’autant plus cher que l’habitat est dispersé et reculé. Les avancées technologiques récentes, dont le boom des kits solaires individuels est une belle illustration, permettent de réduire ce coût. Mais mettre l’électricité à la portée des plus pauvres requiert d’importants efforts financiers que nombre de pays ne sont pas en état de fournir.
Le problème se pose différemment sur le plan des énergies de cuisson : alors que l’électrification d’un ménage rural revient typiquement à 500-1500 dollars, 50 dollars peuvent suffire pour améliorer nettement les conditions en cuisine. La diffusion des foyers et combustibles améliorés est cependant très lente, malgré d’importants efforts entrepris depuis plus de trente ans. C’est qu’il n’est pas aisé de changer ses habitudes en ce qui concerne la préparation des repas. Mais on constate aussi, trop souvent, que l’énergie de cuisson est la grande absente des politiques énergétiques : il est plus valorisant de s’attaquer à la construction de grandes infrastructures que de se lancer dans la résolution de ce problème diffus, éminemment domestique, et très majoritairement féminin.


"L'accès universel à l'électricité, même la plus polluante, n'augmenterait les émissions mondiales de CO2 que de 0.2%."






L'objectif d'une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre inscrit dans l'Accord de Paris est-il compatible avec l'accès à l'énergie pour tous ?


L’accès universel à l’énergie ne signifie pas que 100% de l’humanité va subitement consommer autant d’énergie que les habitants des pays riches. Les personnes aujourd’hui privées d’accès appartiennent typiquement à des populations pauvres, aux moyens limités. Une famille rurale au Népal ou en Tanzanie, si elle est raccordée au réseau électrique, consommera de l’ordre de 300 à 500 kWh par an. Sur la base de cet ordre de grandeur, si les 1.1 milliards de personne qui en sont aujourd’hui privées bénéficiaient demain de l’électricité, quand bien même la totalité de cette électricité proviendrait de centrales au charbon (les plus polluantes), l’impact sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre serait de +0,2%. Il n’y a donc aucune incompatibilité entre accès à l’énergie et réduction des émissions de gaz à effet de serre.


"Il faut éviter le dogme de l'électrification 100% renouvelable et privilégier la complémentarité des sources."





Quels sont les retours d’expérience en matière d'électrification bas-carbone ? Qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qu'il faut éviter ?


Les pays en développement s’engagent de plus en plus sur la voie des énergies renouvelables. Souvent dotés de potentiels importants pour le photovoltaïque (Afrique sahélienne), l’hydroélectricité (Afrique équatoriale, Asie du Sud-Est), ou encore la géothermie (Afrique de l’Est, Philippines), ces pays pourraient ainsi bénéficier d’une énergie sûre, produite localement, et préservée des fluctuations des marchés internationaux.
Mais il faut éviter le dogme du "tout renouvelable" pour les pays en développement. Construire de nouvelles capacités d’électricité  renouvelable est complexe et risqué. Il s’agit de projets très gourmands en capitaux, l’essentiel des coûts correspondant à la construction de la centrale avec peu de coûts d’exploitation ensuite. Or la capacité d’investissement des pays en développement est limitée : les budgets publics sont faibles, l’endettement déjà élevé. Dans des contextes souvent marqués par les incertitudes politiques, mobiliser les importantes sommes nécessaires à la construction d’une centrale hydroélectrique ou d’une ferme solaire est parfois "mission impossible". Par ailleurs, l’électricité renouvelable peut être intermittente (photovoltaïque, éolien) ou marquée par une forte saisonnalité (hydroélectricité, biomasse). Certains pays qui ont tout misé sur l’hydro se retrouvent en situation de crise énergétique en cas de sécheresse. Ceux qui en ont les moyens se tournent alors massivement vers les générateurs diesel individuels hautement polluants. Cette production thermique gagnerait à être centralisée pour en diminuer les émissions et les coûts.
Il est illusoire, et contreproductif, d’attendre des pays en développement la mise en place de politiques d’électrification 100% verte. Il faut certes poser les bases de la croissance verte, mais en privilégiant les complémentarités entre différentes sources – comme le font depuis des décennies les pays industrialisés.


"Au-delà de la production, l'utilisation rationnelle de l'énergie doit être une priorité dans les pays en développement."





Selon vous, quelles technologies ou quelles méthodes ont le plus de chance de se développer dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord de Paris ?


On parle beaucoup d’électricité renouvelable mais il ne faudrait pas oublier les questions d’efficacité énergétique et plus globalement, d’utilisation rationnelle de l’énergie. A quoi sert-il de produire une électricité 100% verte, si elle est immédiatement engloutie par des climatiseurs inefficaces qui tournent à plein régime dans des pièces mal isolées ? Les constructions modernes tout-béton qui poussent comme des champignons dans les pays en développement sont un véritable non-sens énergétique. A mon avis, les techniques qui devraient être le plus soutenues sont celles qui permettent de réduire d’entrée de jeu le besoin, à commencer par l’architecture – bioclimatique, matériaux traditionnels etc. Le chauffe-eau solaire, très répandu en Chine par exemple, est encore balbutiant en Afrique alors que c’est une solution abordable, robuste et efficace. Ce n’est pas de la high-tech, c’est sûrement moins sexy qu’une éolienne ou un panneau photovoltaïque, mais ça marche !
Sur le plan de la production d’électricité, l’Accord de Paris va certainement permettre de poursuivre le soutien apporté à travers le monde à l’électrification décentralisée. Des technologies bien établies comme la petite hydroélectricité, d’autres en plein essor comme les hybrides photovoltaïque-diesel ou les gasifieurs biomasse de petite taille, devraient se développer.  A l’échelle domestique, les solutions photovoltaïques individuelles (lanternes, kits solaires) devraient poursuivre leur progression en bénéficiant d’un soutien plus marqué – couplé au développement des appareils très économes en énergie, comme les lampes à LED.


Publié le 18 avril 2016 par Thibault Laconde




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Saturday, 14 May 2016

Six MOOCs pour mettre à jour ou développer vos connaissances sur le climat avant la COP21


Si vous avez passé l'âge d'aller à l'école mais pas celui d'apprendre, pourquoi ne pas profiter de cette rentrée pour suivre un cours sur le changement climatique ?
Grâce aux MOOC, ces cours en ligne, gratuits qui réunissent souvent des dizaines de milliers de participants, vous pouvez accéder aux leçons de quelques uns des meilleurs professeurs de la planète depuis chez vous et échanger avec d'autres étudiants de toutes origines. Plusieurs plateformes offrent des dizaines de ces cours (par exemple la francophone FUN, Coursera ou EdX).

A quelques semaines de la Conférence de Paris sur le Climat, vous pouvez en profiter pour approfondir vos connaissances sur le changement climatique. Après tout le sujet nous concerne tous...


Se faire une culture générale sur le changement climatique


Pour un tour d'horizon des questions climatiques, aussi bien sous l'angle scientifique que social et politiques, vous pouvez essayer "Causes et enjeux du changement climatique". Ce cours est francophone et fera intervenir quelques unes des "stars" françaises de la discipline, notamment le glaciologue Jean Jouzel (vice-président du GIEC depuis 2002). Début le 19 octobre...



Si vous êtes anglophone ou que vous voulez un cours qui démarre tout de suite, l'université de Melbourne propose elle-aussi un tour d'horizon de la question avec un cours de 13 semaines qui a commencé le 31 août.
Dans le cas où vous seriez intéressé surtout par les questions scientifiques liées au changement climatique, l'University of British Columbia vous promet que vous saurez en parler avec votre "vieil oncle grincheux" à la fin de ce cours de 7 semaines (à partir du 14 octobre).


Quelques cours plus spécialisés


Si vous êtes déjà familier avec les questions climatiques, il existe des MOOC qui vous permettront d'approfondir certains aspects. Par exemple :
  • Climate change and public health de l'Université du Winsconsin. Ce cours propose d'étudier les liens entre changement climatique et santé et comment la réduction des émissions de gaz à effet de serre peut avoir des effets positifs aussi dans le domaine de la santé publique. Début le 9 novembre pour 4 semaines.
  • Introduction to climate and water de l'Université (néerlandaise) de Delft s'intéresse plus particulièrement à l'eau et aux défis posés par le changement climatique dans ce domaine. Il a commencé le 1er septembre pour 7 semaine.
  • Making Sense of Climate Science Denial de l'Université du Queensland porte sur la question du climatosceptiscisme en décortiquant les arguments les plus fréquents et en apportant un éclairage sociologique sur le négationnisme scientifique. Il fait intervenir une brochette particulièrement impressionnante d'universitaires parmi les plus prestigieux sur les questions climatiques (Michael Mann, Naomi Oreskes, Benjamin Santer...).

Pour terminer si vous vous intéressez au climat et à la COP21, ces articles vous seront certainement aussi utiles :
  • Comprendre les objectifs de la COP21 (les officiels et les autres)
  • 60 mots, expressions et acronymes pour comprendre le climat
  • Agenda des événements prévus avant et pendant la Conférence de Paris


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Tuesday, 12 April 2016

Climat et politique comment la mousson défaisait les dynasties chinoises


En ce moment-même, comme chaque année, la mousson parcourt la Chine. S'engageant via la plateau tibétain pour la mousson indienne et la cote entre Canton et Shanghai pour la mousson sud-est asiatique, des masses de nuages remontent les 35 parallèles que couvrent le territoire chinois actuel - autant que de Nouakchott à Dublin !

Cette mousson d'été apporte à la Chine une bonne partie de ses précipitations annuelles et cette part augmente au fur et à mesure qu'elle remonte vers les régions arides du nord. A Pékin, par exemple, plus des deux-tiers des précipitation annuelles sont reçues en juillet et août.


Les variations de la mousson chinoise


On peut imaginer les conséquences si la mousson d'été s'affaiblissait et ne parvenait plus à atteindre ces régions... Or c'est précisément ce qui s'est passsé à plusieurs reprises au cours des deux derniers millénaires.

L'étude des dépots minéraux dans les grottes (Zhang et al., 2008) permet de reconstituer le niveau des précipitations avec un précision de 2 à 3 ans. Elle fait apparaitre de nettes variation dans le volumes des précipitations avec, notamment, une période plus humide pendant l'optimum climatique médiéval et une autre plus sèche pendant le petit age glaciaire. Cette reconstitution est confirmée par d'autres proxys (comme les sédiments lacustres) et aussi - en cela la Chine est unique - par les archives administratives.


Changement climatique et "mandat du Ciel"


L'histoire chinoise est une histoire d'alternances entre des dynasties fastes regnant sur une Chine unifiée et prospère et des décennies voire des siècles de chaos où des prétendants au trone s'affrontent au prix parfois de millions de morts.
Or la légitimité des empereurs chinois est basée sur le concept confucéen de "mandat du Ciel" : le Ciel approuve les dirigeants sages et vertueux mais peut retirer son approbation s'ils se conduisent mal. Dans ce système, les phénomènes naturels sont interprétés comme traduisant le jugement céleste, certains sont auspicieux d'autres, comme les innondations et les famines, traduisent sa réprobation et rendent légitime le renversement de la dynastie au pouvoir. En vertu de ce principe, les grandes catastrophes naturelles étaient souvent suivies d'insurrections populaires.

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que l'affaiblissement de la mousson d'été corresponde à des périodes de chaos. C'est notamment le cas lors de la chute de la dynastie Tang, un des âges d'or de la civilisation chinoise. Elle est suivie par 70 années de division (les "cinq dynasties et de dix royaumes") et la Chine n'est réunifiée qu'au moment où les précipitations reviennent à leur niveau normal. Un scénario similaire se retrouve à la fin des dynasties Yuan et Ming.


Adaptation

Cependant, la correspondance n'est pas parfaite : dans certains cas, les périodes d'instabilité interviennent plusieurs années après la baisse des précipitations, voire pas du tout...

Cela est peut-être du aux mesures d'adaptation mise en place par l'administration chinoise (Fan, 2009). Il en existe principalement deux. D'abord la création de stocks importants qui permettent d'alimenter la population en période de disette, ces stocks peuvent expliquer un décalage de 5 à 10 ans entre la baisse des précipitations et le début des troubles.

Ensuite, il y a le Grand Canal. Une voie d'eau artificielle coupant la Chine en deux sur près de 2000 kilomètres de Pékin à Hangzhou (près de Shanghai). Sa construction a débuté dès l'antiquité et s'est poursuivie pour atteindre ses dimensions actuelles autour du VIIe siècle. Cette infrastructure extraordinaire permettait de transporter d'immenses quantités de nourriture du centre de la Chine vers le nord : jusqu'à 300.000 tonnes de grains atteignaient Pékin chaque année par cette voie. Une telle capacité de transport permettait, aussi longtemps que les récoltes étaient bonnes au sud, d'alimenter les régions moins favorisées du nord.
Le Grand Canal aujourd'hui



Conclusion


La variation de la mousson d'été semble bien avoir joué un rôle important dans l'histoire chinoise. Elle montre comment un empire aussi puissant et organisé que la Chine a pu tenter de s'adapter à la variabilité de son climat, tout en y restant très vulnérable. Elle montre aussi, encore une fois, que les effets d'un changement climatique sur une société sont complexes et difficilement prévisible : le système politique, la culture, l'organisation administrative peuvent les réduire, ou au contraire les aggraver...

Cet article fait partie d'une série consacrée aux conséquences des changements climatiques passés pour les sociétés qui les ont subi. Déjà parus :
  • Quelques degrés de plus, opportunité ou menace (pour l'homme préhistorique)
  • Quand les résistances sociales sont trop fortes : l'effondrement de la colonie viking du Groenland

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Friday, 11 March 2016

Infographie Entreprise ONG syndicats qui participe aux conférences internationales sur le climat


Vous vous demandez qui participe à la COP21 ?

Retrouvez ici une version mise à jour de cet article !


La 20e conférence internationale sur le climat (alias COP20) s'ouvre dans quelques jours, le 1er décembre, à Lima. Comme chaque années vous entendrez à la télévision ou vous lirez dans vos journaux que de très nombreux délégués ont fait le déplacement pour participer aux débats sur le changement climatique : près de 20.000 sont attendus cette année !

Mais vous êtes vous déjà demandé qui sont ces gens ? Quel est le profil du participant à une conférence internationale sur le climat ?


Qui participe aux négociations internationales sur le changement climatique ?

En dehors des négociateurs, pour obtenir son billet d'entrée dans une conférence sur le climat, il faut représenter une organisation appartenant à l'un des collectifs reconnus par l'ONU. Par exemple le collectif dit BINGO (sic) constitué des entreprises et de leurs groupement, ENGO pour les organisations de protection de l'environnement, TUNGO pour les syndicats, LGMA pour les collectivités locales, etc.
La liste des organisations accréditées est disponible sur le site de l'UNFCCC. C'est une mine de renseignements pour se faire une idée des personnes qui arpentent les couloirs des conférences sur le climat.
Infographie - entreprises, ONG, syndicats... quelles organisations participent aux conférences de l'ONU sur le climat
(cliquez pour agrandir)
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