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Friday, 17 June 2016

Rencontre avec les artisans de la COP21 épisode 10 Silvia Marcon et Paris Climat 2015 20 ans après


A six mois de son ouverture, la conférence de Paris sur le climat occupe de plus en plus les esprits mais il ne faut pas oublier qu'elle ne résoudra pas seule la question du réchauffement climatique. Même si un accord ambitieux y était adopté, le plus difficile resterait à faire : traduire, aux quatre coins du monde, ces engagements en changements concrets.
Partant de ce constat, la Fondation de l'écologie politique a décidé de se livrer à un exercice de prospective : imaginons qu'un accord est signé à Paris, que va-t-il se passer dans les 20 années qui vont suivre ? Silvia Marcon, directrice de la Fondation explique cette démarche :


Le résultat peut être téléchargé gratuitement : c'est un recueil dans lequel une vingtaine de personnalités (chercheurs, élus, entrepreneurs...) ont imaginé le monde en 2035 en partant du principe que le sommet de Paris en 2015 a été un succès. 

***

Compte-tenu de la pause estivale, ce dixième épisode de "rencontre avec les artisans de la COP21" va être, pour l'instant, le dernier. Je reprendrai la publication de vidéos à la rentrée, alors n'hésitez pas à vous abonner à ma chaîne Youtube.
En attendant, vous pouvez voir ou revoir les rencontres précédentes :
  • Anne-Sophie Novel et Place to B
  • Yves Matthieu et le débat citoyen planétaire
  • Alice Audouin et Art of Change 21
  • Vincent Laurent, Alternatiba et le village des alternatives à Paris
  • Didier Saulnier et Artists 4 Paris Climate 2015
  • Mathilde Imer, le WARN et la Conference of Youth
  • Brice Lalonde sur le Business & Climate Summit
  • Kamera Vesic sur "Welcome chez moi" 
  • Sylvianne Villaudière sur SolutionsCOP21
Vous recherchez d'autres événements ? Voici l'agenda de toutes les manifestions autour de la COP21.
Vous avez un projet et vous souhaiteriez apparaître dans cette rubrique ? Parlez-moi en.


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Friday, 22 January 2016

Quelle stratégie pour la COP22 après la victoire de Donald Trump


Comment la communauté climatique espère-t-elle s’accommoder de la présidence Trump ? Et quels thèmes vont dominer les 9 jours qui restent à la COP22 ?
Voici quelques éléments de réponse sur des questions encore largement ouvertes.


Quelle stratégie pour la COP22 et le climat après la victoire de Donald TrumpLa 22e COP sera pro-business ou ne sera pas


Le commentaire sur l'élection américaine était une figure imposée hier et le nom de Donald Trump, sur toutes les lèvres... Par recoupement, il n'a pas été très difficile de voir les éléments de langage se dessiner.
Le mot-clé, c'est "self-interest" : contribuer à la lutte contre le changement climatique est dans l’intérêt bien compris de l'Amérique de Trump, et pas seulement à long-terme : devenir une "super-puissance de l'énergie propre" (même si la formule est d'Hillary Clinton), créer des emplois, assurer la sécurité des États-Unis... Voilà quelques-uns des thèmes qui ont été déclinés.

On va sans doute lourdement insister sur l’intérêt des entreprises pour la lutte contre le changement climatique, avec l'espoir de parler à l'homme d'affaire autant qu'au président. Les grandes entreprises américaines qui se sont déjà engagées, et surtout celles qui perdraient à un retournement de la politique américaines, vont devenir les ambassadeurs du climat à Washington. Jill Duggan a bien résumé le raisonnement : "Trump is pro-business and business is pro-climate", Trump soutient le monde affaires et le monde des affaires soutient le climat.
En sens inverse, on peut s'attendre à voir disparaître toute idée un peu subversive (Responsabilité des multinationales ? Redistribution ? Décroissance ? Accueil des réfugiés climatiques ? Berk !). Elles n'occupaient de toute façon pas beaucoup de place dans les COP...

Est-ce que ça suffira à infléchir la politique du nouveau président ? Pour reprendre l'expression d'un autre participant : on espère que c'est Trump le négociateur qui entrera à la Maison Blanche, pas Trump le démagogue.


Stratégie du containment


S'il n'est pas possible de convaincre Donald Trump et si les États-Unis doivent vraiment sortir de l'Accord de Paris voire de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, il faut à tout prix éviter un effet domino. Avant même de connaître la position exacte de l'administration Trump, son endiguement est devenu un enjeu majeur de la COP22.

"Après la victoire de Trump, les chefs d’État doivent venir à la COP22 réaffirmer leur soutien à l'Accord de Paris."




Comme à chaque COP, un "segment de haut niveau" réunira du 15 au 17 novembre des chefs d’État et de gouvernement. On attendra d'eux qu'ils confirment fermement les engagements qu'ils ont pris l'année dernière, même au prix de quelques discrètes concessions. S'il y a une chose à retenir de l'expérience Bush/Kyoto, c'est qu'il vaut mieux transiger avant qu'après : en 2001, les Européens avaient fini par céder sur presque tout pour sauver le Protocole, sans parvenir à ramener les États-Unis dans le processus.
Il faut aussi espérer que la situation décidera des responsables politiques qui n'ont pas encore confirmé leur présence à faire le déplacement. Au dernier comptage, 43 chefs d’État sont attendus (contre 150 l'année dernière à Paris). Parmi les dirigeants européens seuls le président français et le prince de Monaco ont confirmé, excusez du peu...


Chine et Russie au cœur du jeu


Enfin, on regardera avec une attention particulière en direction de Pékin et de Moscou.

L'histoire des négociations climatiques est largement celle d'une dialectique entre la Chine et les États-Unis. En septembre, les deux pays avaient ratifié simultanément l'Accord de Paris, Pekin est-il prêt à aller de l'avant sans Washington ? Ce n'est pas impossible : la transition énergétique chinoise répond d'abord à des pressions internes et les engagements pris à Paris ont déjà largement été transposés dans le 13e plan quinquennal. Pourquoi se priver d'affirmer à si bon compte son leadership ?
Si la Chine s’engageait inconditionnellement à respecter l'Accord de Paris et à atteindre les objectifs fixés par son INDC, elle enverrait un signal très fort en faveur de la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, elle invaliderait un pan entier de l'argumentaire de Donald Trump, qui comme on le sait voit dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre une sorte de complot chinois contre l'industrie américaine.

La Russie quant à elle n'a pas encore ratifié l'Accord de Paris, même si la procédure est en cours. C'est le dernier grand émetteur de gaz à effet de serre dans cette situation. Compte-tenu de la sympathie affichée entre Trump et Poutine, le risque est évidemment de voir se former une coalition États-Unis + Russie hostile à l'action climatique.

"Il faut éviter un effet domino si Trump dénonce l'Accord de Paris. Les réactions chinoise et russe seront décisives."




La sortie des États-Unis, si elle se réalise, ne suffirait peut-être pas à tuer l'Accord de Paris. Mais qu'un autre grand émetteur annonce son retrait, ou qu'une poignée de petits pays reculent, et l'édifice bâti lors de la COP21 s'effondrera irrémédiablement. C'est ce scénario catastrophe qu'il faut éviter.


Publié le 10 novembre 2016 par Thibault Laconde


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Friday, 23 October 2015

Linspection du travail à la Croix Rouge et après Plaidoyer pour une responsabilité sociétale des ONG


Responsabilité sociale et environnementale à la croix rouge et dans le secteur associatif
Comme vous le savez si vous faites partie de mes lecteurs les plus fidèles, j'ai été jusqu'en décembre 2014 responsable du développement durable chez Action contre la Faim (voir ici). A ce titre, j'ai beaucoup travaillé sur les pratiques environnementales et sociales des associations et j'ai eu l'occasion d'échanger sur ces sujets avec de nombreux responsables d'ONG.
Autant vous dire que j'observe les déboires actuels de la Croix Rouge avec beaucoup d'attention, et quelques remarques...

"Violence des échanges en milieu associatif"


D'abord les faits : alertée par un délégué du personnel, l'inspection du travail est allée enquêter au siège de la Croix Rouge Française à Paris. Elle y a dégoté de très nombreuses irrégularités, principalement des journées dépassant la durée maximale autorisée par le code du travail : 3300 pour la seule année 2014. Et l'addition risque d'être salée, entre les amendes et les indemnités, la Croix Rouge devrait débourser 11 millions d'euros alors qu'elle peine déjà à équilibrer son budget...
Mais le pire, sans doute, pour l'ONG, c'est que le rapport de l'inspection du travail s'est retrouvé dans la presse qui, à la suite du Parisien, l'a copieusement commenté et continue joyeusement au moment où j'écris. Il est probable que cet épisode laissera des traces sur l'image de l'organisation et diminuera son attractivité auprès des donateurs, des salariés et des bénévoles. C'est malheureux pour la Croix Rouge qui est loin d'être la seule ONG a prendre des libertés avec le droit du travail.

C'est que les travailleurs associatifs sont généralement des gens très engagés qui ont tendance à accepter beaucoup plus qu'ils ne devraient les heures supplémentaires non-payées, les contrats précaires à répétition ou les licenciements abusifs...  Le secteur associatif a d'ailleurs connu plusieurs conflits au cours des mois passé : vous avez peut-être entendu parler d'Aides, du WWF, de SoliCités... Derrière ces mouvements collectifs qui ont fait quelques encarts dans la presse, se cachent tous les cas individuels, souvent tabous au sein même des associations.
Si on ajoute les problèmes de gouvernances et les questions environnementales, rares sont les organisations qui, même en menant de très belles actions, n'ont pas quelques cadavres dans leurs placards.


La mission sociale n'excuse pas tout, au contraire


Sans surprise, la Croix Rouge s'est retranchée derrière la ligne de défense traditionnelle de l'ONG prise la main dans la sac : "Oui, j'ai fauté. Mais, voyez-vous, je sauve des vies".
C'est vrai qu'une partie des mauvaises pratiques peut sans doute s'expliquer par les conditions de travail des associations, dont les interventions humanitaires d'urgence sont un exemple paroxysmique... mais finalement assez rare. Dans de nombreux cas, il s'agit seulement de négligences excusées à bon compte au nom de la mission sociale de l'organisation.

D'ailleurs cette rhétorique touche vite ses limites : ce que l'inspection du travail reproche à la Croix Rouge, c'est une organisation "pathogène",  "préjudiciables à la santé physique et mentale" des salariés. Est-ce vraiment des conditions permettant d'aider efficacement qui que ce soit ?
C'est un secret de polichinelle que les humanitaires ont un vrai problème de gestion des ressources humaines : épuisement, maladie, burn-out, conduites à risques... écourtent beaucoup trop de carrières, gaspillant les potentiels et les compétences. Dans de nombreuses organisations, le taux de turn-over atteint 60 ou 70% au bout de 3 ans, il dépasse parfois 95% pour les postes de terrain.
Comment alors avoir une action efficace ? Comment apprendre à connaître les personnes que l'on aide ? Développer une expertise ? Impossible... Pire, le recrutement et la formation deviennent de véritables gouffres, engloutissant les budgets, le temps et l'énergie de l'organisation.

Assurer des conditions de travail décentes ne nuit pas à la réalisation des missions des ONG. Au contraire, c'est une condition indispensable pour garantir un fonctionnement efficace et des programmes de qualité. Il en va de même pour d'autres sujets tout aussi négligés par les associations comme leurs impacts sur l'environnement.


Vers une responsabilité sociétale des associations


Il s'agit donc de trouver un équilibre entre la volonté louable de consacrer toute son énergie aux missions, désir souvent partagés par les salariés au point de se mettre en danger, et la nécessité de gérer durablement les organisations. Comment faire ?
Comme souvent en France, on parle déjà de faire une loi... Mais l'encadrement juridique n'est pas la solution à tous les problèmes : il peut fixer des règles générales mais les conditions d'intervention des ONG nécessitent aussi de la souplesse, les humanitaires notamment doivent être prudents lorsqu'ils projettent leurs standards sur les pays où ils interviennent. Et puis ce serait oublier les très nombreux salariés étrangers des ONG : je doute que le droit du travail centrafricain ou népalais offre des solutions satisfaisantes...

Le respect du droit applicable, en France comme dans les pays hôtes, est évidemment incournable. Le cas de la Croix Rouge montre qu'il reste parfois du travail...
Mais ce n'est pas suffisant : je crois qu'il est de la responsabilité des organisations d'assurer la santé et la sécurité de leurs salariés mais aussi de l'ensemble de leurs parties-prenantes : bénévole, prestataires, riverains, bénéficiaires... Bref ce que les entreprises ont pris l'habitude d'appeler leur responsabilité sociétale. Même si c'est difficile à entendre, le secteur marchand est en avance dans ce domaine, il a accumulé de l'expérience et développé des méthodes et des bonnes pratiques dont les associations seraient bien inspirées de se saisir. Ne serait-ce que pour ne pas laisser s'élargir le fossé entre leurs pratiques sociales et environnementales et celles des entreprises.

Plutôt que d'attendre la prochaine crise sous la menace de l'opinion et du législateur, les ONG doivent apprendre à porter un regard critique sur elles-mêmes et accepter de se saisir des expériences existantes pour définir ensemble un cadre de bonnes pratiques adapté à leurs situations particulières. Loin d'être en contradiction avec leurs missions, cela renforcerait leur crédibilité et participerait, au moins par l'exemple, à l'accomplissement de leurs mandats.
Espérons que les mésaventures de la Croix Rouge aideront au moins à cette prise de conscience...


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