Tuesday, 5 April 2016
COP22 Et au fait où en sont les négociations
Les négociations internationales sur le climat sont un très très gros bateau, et ce n'est pas parce qu'un iceberg apparait à l'horizon qu'elles vont s’arrêter. Si l'élection de Donald Trump a beaucoup fait parler cette semaine, elle n'a pas interrompu les discussions, loin de là. Les réunions se sont enchainées, très denses, très techniques et généralement très ennuyeuses...
Où en est-on après cette première semaine ? C'est difficile de se faire un avis mais voici déjà quelques points qui ont retenu mon attention.
(Attention : cet aperçu est tout sauf exhaustif)
Suspendre la CMA1, jusqu'à quand ?
La CMA1, c'est-à-dire la première réunion des pays qui ont adhéré à l'Accord de Paris, n'est pas encore formellement ouverte et tout le monde est déjà d'accord pour la suspendre.
Comme je l'expliquais la semaine dernière, le sort de la CMA1 est un enjeu important de la conférence de Marrakech. Cette première réunion doit préciser l'Accord adopté l'année dernière mais son entrée en vigueur éclair a pris de vitesse les travaux préparatoires. Dans ces conditions, un consensus semble se dessiner pour ouvrir la CMA1 la semaine prochaine, adopter quelques décisions relatives à son fonctionnement puis la suspendre : la réunion ne serait pas officiellement close à la fin de la conférence de Marrakech et reprendrait lors du ou des prochains sommets.
Et c'est justement là que le consensus s’arrête : jusqu'à quand suspendre la CMA1 ? En d'autres termes : quelle date limite se donne-t-on pour rendre l'Accord de Paris opérationnel ?
Dès mardi (donc avant le résultat de l'élection américaine), le groupe Parapluie a pris position pour un report à 2018. L'Union Européenne a annoncé vendredi que cette option a aussi sa préférence.
En tout état de cause, le temps est compté pour avancer cette année : la session de l'APA, le groupe de travail chargé de préparer la mise en œuvre de l'Accord de Paris, se termine lundi avant l'arrivée des chefs d’État. Des discussions pourraient tout de même se poursuivre de façon informelle la semaine prochaine.
Agenda pre-2020
Puisque l'Accord de Paris a de bonne chance de ne pas être opérationnel avant plusieurs années. Que fait-on avant notamment en termes de financement et de réduction des émissions ? C'est la question de l'agenda pre-2020 qui ne peut que se poser alors que la COP22 se veut "la COP de l'action".
Sans surprise, c'est le G77+Chine (la coalition des pays en développement) et le groupe des pays africains qui poussent pour avoir des réponses claires sur ce sujet et pour que les pays industrialisés honorent les engagements qu'ils ont déjà pris.
Où se tiendra la COP23 ?
Jeudi, on a vu passer un tweet curieux de l'UNFCCC :
Personne ne veut organiser la prochaine conférence sur le #climat https://t.co/Zlt3jZ822i #COP22 pic.twitter.com/TgrfIjeREF— ONU Action Climat (@CCNUCC) 10 novembre 2016
C'est vrai que, dans la perspective d'une suspension de la CMA1 jusqu'en 2018, la prochaine conférence risque encore d'être très technique et de n’intéresser que les spécialistes... Alors qui se dévouera pour l’accueillir ?
Pour l'instant, une chose est sure : les Îles Fidji ont proposé de présider une COP qui se tiendrait à Bonn au siège de l'UNFCCC. Mais vendredi, la délégation chinoise a laissé entendre que Pékin pourrait accueillir la COP23, ce serait évidemment un symbole fort pour le leadership chinois au moment où les Etats-Unis menacent de se désengager.
Publié le 11 novembre 2016 par Thibault Laconde
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