Wednesday, 13 April 2016

Revue de presse Energie Developpement octobre 2011


Trop nombreux ou trop inégaux ?

Au-début de ce mois-ci, nous avons commencé à consommer plus que ce que la planète pouvait nous offrir en 2011. C'était peu avant que naisse le sept-milliardième être humain. Dans ces conditions, donner à chacun les ressources dont il a besoin pour vivre et se développer est un casse-tête qui semble presque insoluble, et l'énergie n'échappe pas à la règle. D'autant que si la population mondiale a été multipliée par 4 en un siècle, la consommation d'énergie a, elle, été multipliée par 10 !

Il n'est donc guère surprenant que des pays dans lesquels la démographie démultiplie les problèmes de développement se tournent vers des solutions de court-terme, par exemple l'Algérie avec le gaz de schiste ou les pays d'Asie du Sud-Est avec l'exploitation du Mékong. Leur reprocher serait ignorer la double responsabilité des pays industrialisés qui, d'une part, ont mis au point ces technologies pour alimenter une consommation déjà extravagante, ainsi l'exploitation du gaz de schiste vient des États-Unis où chaque habitant consomme l'équivalent de 7 tonnes de pétrole quant un algérien en consomme une, et d'autre part sont incapables de proposer une voie alternative vers le développement, comme l'illustre l'avenir incertain du mécanisme de développement propre créé par le protocole de Kyoto. Au niveau de la planète, comme au sein des économies développées, les inégalités entravent les efforts en faveur du développement durable.

Les multiples facettes de la question énergétique

Car si l'accès universel à une énergie propre apparaît comme une problématique essentiellement technique, et de nombreux sujets restent ouverts comme le recyclage du carbone ou le stockage de l'électricité, les dimensions économique, sociale et politique de cette question peuvent de moins en moins être ignorées. Comme l'illustre spectaculairement le rejet par le Bundesrat (l'assemblée représentant les Länder allemands) de la séquestration géologique du carbone au moment où la FAO s'apprête à faire certifier une méthode de stockage dans les pâturages destinée aux éleveurs, une technologie révolutionnaire se révèle souvent moins efficace qu'une technique simple adaptée aux usages des utilisateurs.
Et les résistances, de même que les avancées, ne se situent pas toujours sur le plan technique, la bataille peut se déplacer vers les parlements voire les tribunaux, à l'image de celle que l'Union Européenne semble en passe de gagner contre les compagnies aériennes.

C'est pourquoi la volonté politique est déterminante - il est bien plus difficile de résister à un groupe de pression que de financer quelques projets de recherche - et tout particulièrement à l'heure actuelle. Dans une période turbulences économiques, existe-t-il réellement une volonté d'aller vers une transition énergétique, c'est-à-dire d'accélérer le déclin de secteurs, comme celui des énergies fossiles, devenus obsolètes ?

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