Monday, 24 October 2016
Quel sera lévenement ou la tendance de 2015 dans le développement durable 5 blogueurs répondent
Que nous réserve 2015 ? RSE, protection de l'environnement, changement climatique... Quels sont les sujets qui feront l'actualité ? Dans le domaine du développement durable, cette nouvelle année est porteuse de beaucoup d'espoirs et de nombreuses craintes.
Pour comprendre ces enjeux, j'ai demandé à quatre blogueurs aux profils variés mais tous intéressés par les questions environnementale et sociales quelle sera selon eux l’événement ou la tendance qui marquera l'année 2015.
Je vous laisse découvrir leurs avis...
"Les entreprises nous aideront à moins consommer." - Responsabilité sociale
En ce début d'année 2015, je dois avouer qu'à défaut d'être sûr qu'elle sera déterminante, j'espère qu'une tendance forte sera celle de la prise de conscience grandissante par les entreprises de la raréfaction des ressources.
Cela paraît être une évidence, tant il est vrai que nous pouvons lire partout que les ressources de la planète sont de moins en moins disponibles, que les réserves s'épuisent. Si nombreux sont ceux qui ont conscience de ce phénomène, nombreux sont également ceux qui agissent comme si de rien n'était.
En 2014, le Jour du dépassement - Overshoot Day - qui marque dans une année la date théorique à laquelle l’humanité a consommé l’équivalent des ressources naturelles que peut produire la Terre en un an sans compromettre leur renouvellement, a eu lieu le 18 août. Ce qui signifie que nous avons vécu pratiquement 4 mois et demi "à crédit". Et ce sera pire en 2015, vraisemblablement 3 jours plus tôt.
Je suis persuadé que les entreprises ont un rôle clé à jouer, si elles intègrent ces considérations de raréfaction des ressources dans leur stratégie. Par exemple en orientant leur business model vers l'économie circulaire, l'économie collaborative ou encore l'économie de la fonctionnalité. Il est possible pour une entreprise d'influencer la façon de consommer de ses clients. Et faire consommer moins ne signifie pas nécessairement voir son bénéfice baisser. Il s'agit simplement de miser sur l'innovation pour proposer des produits de meilleure qualité, répondant de manière plus simple à nos besoins, accompagnés d'un service à la clientèle hors norme.
2015 pourrait être l'année où les entreprises nous aideront à moins consommer.
"L'arrivée de la Chine va bouleverser le jeu." - Chinoiseries
Deux fois plus peuplée que l'Union Européenne, la Chine est devenue en 2014 la première économie mondiale à parité de pouvoir d'achat en dépassant les États-Unis. C'est un mastodonte qui pèse lourdement dans toutes les questions environnementales - elle est devenue il y a déjà une dizaine d'année le premier émetteur de gaz à effet de serre tout en restant considérée comme un pays du Sud, donc sans obligations de réductions.
Pendant longtemps la position chinoise a été de faire passer le développement économique avant toute considération environnementale ou sociale. Cette position est-elle en train de changer ? Les chinois se montrent de moins en moins tolérant vis-à-vis des dégradations de leur environnement et leur économie semble entrer en transition : la croissance, folle depuis un quart de siècle, se calme, les industries low cost s'exilent vers le Viet-Nam ou le Bangladesh et le pays tente une montée en gamme qui peut se jouer aussi sur le plan de la durabilité.
Difficile de prévoir quelles seront les conséquences si la Chine décide de s'impliquer réellement dans la gouvernance mondiale de l'environnement, mais une chose est sure : son arrivée va bouleverser le jeu. Car ce sera l'entrée en scène d'un poids-lourd, mais surtout d'une nouvelle civilisation, dotée de sa propre manière de concevoir la place de l'homme dans le monde et ses relations avec la nature.
"L'année de tous les dangers, attention implosion !" - D'Dline 2020
Au chapitre Économie tout d’abord, aucune embellie en matière de croissance, bien au contraire, on parlera sans doute de déflation voire de décroissance. De surcroît 2015 pourrait bien être le théâtre d’une nouvelle crise financière comme le prédit Jacques Attali depuis mai 2014… « So, here we are ? »
Au chapitre Social l’atmosphère politique devrait être plus qu’atone après les cinglantes désillusions des français tout au long de 2014. Le Politique est en crise de sens et son pilotage plus qu’incertain : le chômage, lui, galope toujours et il pourrait bien gagner le tiercé du désengagement irréversible des français … « Attention, implosion ! »
Au chapitre Environnement seul le Climat devrait malheureusement réchauffer nos sueurs froides avec à la clé 2° de + sur Terre d’ici la fin du siècle… Notre sort est aujourd’hui plus qu’hier entre les mains des plus gros pollueurs de la Planète à savoir les États-Unis et ses toutes nouvelles richesses fossiles et la Chine, acculée dans son propre pays par une sidérante pollution… « Quand Géostratégie rimera-t-elle avec Compromis ? »
Bon, parce que vous êtes sûrement nombreux comme moi à avoir envie d’y croire, voici quelques notes d’espoir :
- l’avenir de l’économie est dans le partage et l’ESS reste à construire !
- l’avenir de l’emploi est dans la débrouille : amateurs de DIY, l’avenir est à vous !
- l’avenir du climat et de l’environnement se joue à Paris en 2015 : ce sera l’année des accords durables ! "De quoi passer l'année tranquille"
"Économiser, créer, recycler est devenu classe." - Eco-créateurs
Pour prédire un peu l'avenir, il faut déjà regarder dans le passé, l'évolution que nous menons et vers quoi nous tendons. Je ne pense pas que l'année 2015 sera tellement différente de 2014. J'ai d'ailleurs été bien déçue (entre autre) par les non-prises de décisions des gouvernements sur le réchauffement climatique et ça devient vraiment urgent. Mais on sait tous que pour avancer, il ne faut pas toujours compter sur les autres n'est-ce pas?
Cependant, de plus en plus de personnes s'investissent pour la cause environnementale et ça s'en ressent.
Je me souviens, gamine, les routes étaient pleines de détritus... Aujourd'hui il devient rare de voir une personne jeter quelque chose volontairement ou aux yeux de tous par terre. On sait que c'est mal et c'est devenu aussi mal-vu.
Tout le monde aujourd'hui connait les enjeux environnementaux et on sait tous qu'il faut que chacun apporte sa contribution tel un colibri dans une histoire africaine, et ce, grâce à internet. Il faut vraiment venir d'une autre planète pour ne pas être au courant !
Grâce à la crise également, les gens ont peu à peu délaissé la surconsommation, se sont entraidé, ont commencé à fabriquer les choses elles-mêmes... Et puis finalement, un ami leur a dit que c'était écolo, et vu que ça met notre conscience plus tranquille et que c'est très bien vu, finalement, économiser, créer, recycler est devenu classe. Ce que l'on aurait pu voir comme péjoratif il y a encore peu, est aujourd'hui devenu une mode.
La démocratisation des sites de partage comme le covoiturage, les amaps, les sites de deuxièmes mains et autre... Sont tous écolos et éconos, deux enjeux actuels qui se diffusent de plus en plus... font que je suis certaine qu'en 2015, il y aura encore beaucoup de sites, d'associations et de partages qui se créeront.
Seul l’État verra cela d'un mauvais œil (et les grosses industries) finalement, puisque les bénéfices reviennent au peuple et forcément moins à eux... Il va juste falloir donc faire attention à ne pas se faire tout prendre et taxer parce que ça arrive vite malheureusement.
En 2015, soyons simplement malin, soyons écolos, éconos, prêteurs, aidant son prochain en étant plus équitable et ne donnant plus toujours aux mêmes.
Et pour conclure rapidement sur mon propre avis...
Avec la COP21, 2015 verra une des toutes dernières chances d'endiguer le changement climatique avant que l'effet de serre entraine des effets ingérables. La probabilité d'un accord à la mesure de cet enjeu est faible mais quoiqu'il en soit je crois que cette année devrait être celle d'un sursaut : sursaut des Etats, peut-être, avec de réels engagements pour lutter contre les émissions de CO2 et contre leurs conséquences déjà perceptibles, mais plus probablement sursaut de la société civile.
Peut-être cette année réaliserons nous, contraints et forcés, que nos institutions ne peuvent pas seules défendre l’intérêt général. Dans le domaine environnemental, comme dans bien d'autres, nous ne pouvons pas déléguer tous nos problèmes à une autorité chargée de nous guider : c'est à nous de nous relever les défis et d'agir à notre niveau.
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