Tuesday, 23 February 2016
Série dété petites et grandes histoires de ladaptation aux changements climatiques
Le blog part en vacances ! Retour prévu au alentour du 20 août avec une série d'articles pour reprendre en douceur la préparation de la conférence de Paris sur le climat...
En attendant, je vous ai préparé une série d'articles que j'espère originaux, peut-être divertissants, et en même temps instructifs. J'en publierai un par semaine a priori le mardi (sous réserve d'accès à internet).
Nous allons vers une hausse de la température de 2°C (au mieux). So what ?
Comme vous le savez certainement, sous l'effet de nos émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne de la Terre a augmenté de 0.8°C depuis le début de l'ère industrielle. Le GIEC estime, dans son scénario le plus favorable, que cette hausse devrait se poursuivre pour atteindre 1.1 à 2.5°C à la fin du siècle - une augmentation beaucoup plus forte (au-delà de 5°C) n'étant pas écartée.
Voilà pour les chiffres.
Un des grands malheurs dans la lutte contre le changement climatique, c'est que pratiquement personne ne comprend la signification de ces variations de température. Nous allons vers une hausse de la température de 2°C au mieux, so what ?
On est évidemment tenté d'analyser ce chiffre sur la base de sa propre expérience : 2°C de plus = enlever une épaisseur. Ce sera un peu plus compliqué, nous disent les scientifiques, et de citer une longue liste des désastres probables : hausse du niveau des mers, augmentation de l'intensité des événements climatiques extrêmes, modification des zones de prévalence des maladies, baisse des rendements agricoles...
Mais en la matière il n'y a guère de certitudes : pour ne citer qu'un seul exemple, le GIEC a multiplié par deux ses prévisions quant à la hausse du niveau des mers entre son quatrième et son cinquième rapport !
Et même si les scientifiques pouvaient nous décrire avec précision et certitude les conséquences du réchauffement climatique sur notre environnement, cela ne nous dirait toujours pas comment nous allons, nous individus et sociétés, y réagir. En d'autres termes, quels seront les impacts économiques, sociaux et politiques de ces changements ?
Il y a 10 ans, l'ouragan Katrina a montré que l'effet d'un phénomène climatique ne peut pas être pensé indépendamment de ces facteurs. Que la première puissance mondiale ait eu tant de mal à faire face à une tempête sur son propre sol, que la catastrophe naturelle ait fait ressortir les préjugés raciaux et les biais médiatiques, que les égoïsmes aient si vite pris le dessus... Tout cela devrait nous alerter : peut-être surestimons-nous la capacité de nos sociétés à continuer à fonctionner dans un climat perturbé.
Regarder en arrière faute de pouvoir prévoir l'avenir
Mais essayer de décrire cet avenir ce serait donner plus dans la fiction que de la science. Plutôt que de tenter en vain de prévoir les réactions de nos sociétés au changement climatique en cours, il me semble préférable de regarder en arrière. L'espèce humaine a déjà été confronté à des changements climatiques, certes plus modestes que celui que nous connaissons actuellement mais il est sans doute possible d'apprendre de ces expériences.
Les progrès de la paléoclimatologie nous permettent désormais de connaître avec une bonne précision les évolutions du climat au cours des derniers millénaires. Ces données éclairent parfois d'un jour nouveau notre Histoire : nous avons tous entendu parler à l'école de la grande famine de 1315, de la peste noire et de la Guerre de 100 ans, mais qui sait que ces évènements sont contemporains de la fin de l'optimum climatique médiéval et de l'entrée dans un petit âge glaciaire ? Ce n'est peut-être pas un hasard...
Un paysage d'hiver vu par Bruegel l'Ancien en 1565, les rivières gelées représentées sur plusieurs de ses tableaux sont souvent vues comme un témoignage du petit âge glaciaire |
Comment nos ancêtres, plus ou moins lointains, ont-ils réagi face à la hausse ou à la baisse de quelques fractions de degrés de la température moyenne de la planète ? Quand cela leur a-t-il été favorable ? Comment ont-il essayer de s'adapter ? S'ils ont échoué, pourquoi ?
Voilà les histoires que je vais vous raconter au cours des prochaines semaines : les fortunes diverses des hommes préhistoriques confrontés aux crises climatiques, l'effondrement de la colonie viking du Groenland, les efforts des empereurs de Chine pour faire face aux variations de la mousson...
J'espère que ces articles vous plairont et je vous retrouve dans un mois !
Articles déjà parus dans cette série :
- Quelques degrés de plus, opportunité ou menace (pour l'homme préhistorique)
- Quand les résistances sociales sont trop fortes : l'effondrement de la colonie viking du Groenland
- Climat et politique : comment la mousson défaisait les dynasties chinoises
Disclaimer :
Tous les articles dans cette série sont basés sur des publications scientifiques (que je cite évidemment). Dans certains cas, les thèses exposées sont encore débattues. En général, il ne s'agit pas d'un débat sur les événements climatiques mais d'une discussion entre climatologues et historiens, ces derniers insistants sur d'autres causalités. Pour garder une lecture agréable, je ne rend pas compte de ces discussions mais, si vous êtes intéressé, un moteur de recherche scientifique vous permettra de les trouver très facilement.
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